Dans le Soudan, le conflit a repris avec la fin de la saison des pluies. Les Forces armées soudanaises (FAS), dirigées par le général Bourhane, et les Forces de soutien rapide (FSR) menées par le général Mohammed Hamdan Daglo, plus connu sous le nom de « Hemetti », se sont équipées et restructurées durant une période relativement calme lorsque le paysage les limitait. Cette préparation avait pour objectif une nouvelle phase de la guerre maintenant que la pluie a cessé, intensifiant ainsi les combats.
Aux premières heures du jeudi 26 septembre, une vaste offensive a été lancée par les FAS à Khartoum, le cœur des confrontations depuis le début de la guerre. L’opération, composée de frappes aériennes et de raids terrestres, a débuté à partir d’Oumdurman, une ville voisine reprise des FSR en février. Le but est d’évincer les forces paramilitaires qui sont toujours présentes dans le centre-ville de Khartoum et au nord, dans la ville de Bahri.
Alors que certaines troupes de l’armée régulière ont réussi à franchir deux des ponts qui traversent le Nil blanc et le Nil bleu, déclenchant des combats violents, toutes les communications ont été coupées dans la capitale. Les officiers des FAS, contactés par Le Monde, ont refusé de discuter de l’opération en cours. De leur côté, les FSR ont déclaré avoir riposté aux attaques de l’armée régulière.
Les Nations unies ont appelé à « une action immédiate ».
Sans faire allusion à l’attaque menée par ses forces à Khartoum, le général Bourhane a pris la parole jeudi lors de l’Assemblée générale des Nations Unies à New York, cherchant à se positionner comme un leader d’État travaillant à résoudre le conflit. Malgré les appels des Nations Unies à une « action immédiate » pour protéger les civils et mettre fin aux hostilités au Soudan, toutes les tentatives de médiation ont échoué au cours des dix-sept derniers mois.
La reprise des conflits dans la capitale aggrave les craintes de nouvelles pertes humaines. Depuis des semaines, l’attention est portée sur la province du nord Darfour et sa capitale, El-Fasher, située à l’ouest du pays. Les forces du général Hemetti assiègent le dernier bastion des FAS dans cette région depuis mai. Malgré l’enchaînement des condamnations internationales et les appels constants à lever le blocus de la ville, les FSR intensifient leurs assauts et avancent rapidement.
« Depuis deux semaines, nous sommes réveillés par le bruit des explosions. Des combats se déroulent tout près de nous du matin au soir. Après des mois de siège, il n’y a plus de ravitaillement, tout est devenu excessivement cher. La plupart des gens ne prennent qu’un seul repas par jour », explique au téléphone Mohammed Haroun, un travailleur humanitaire.
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