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27 septembre 2024 2 h 49 min

Recul climatique: campagne US

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« Mes principes restent les mêmes », déclarent fréquemment les dirigeants politiques, mais cela suggère souvent un changement d’opinion. C’est le cas de Kamala Harris, la candidate démocrate à la présidence des États-Unis pour l’élection du 5 novembre, qui a déclaré le 29 août, lors d’une interview sur CNN, qu’elle n’appelait plus à une interdiction totale de l’extraction du gaz et du pétrole par fracturation hydraulique.

Mme Harris avait fait cette promesse fin 2019, pendant sa brève campagne pour les primaires démocrates pour la présidentielle de 2020, avant de rester silencieuse sur le sujet, soutenant la position attentiste du président Joe Biden. « En tant que vice-présidente, je n’ai pas interdit la fracturation hydraulique ; en tant que présidente, je n’interdirai pas la fracturation hydraulique », a-t-elle affirmé sur CNN.

Comment comprendre ce revirement par rapport à 2019 ? Si elle veut avoir une chance de remporter la présidence, Kamala Harris doit impérativement gagner la Pennsylvanie, un État clé et un important centre d’extraction du gaz de schiste. D’où sa nouvelle position selon laquelle toute interdiction est superflue. « Nous pouvons croître et construire une économie florissante sur l’énergie propre sans pour autant interdire la fracturation hydraulique », a-t-elle justifié.

L’Inflation Reduction Act a été adopté en 2022.

La démocrate rehausse sa position aux USA, alignée avec celle de John Kerry, l’ancien représentant climatique de Joe Biden. Selon cette position, c’est la science et la technologie qui peuvent apporter une solution à la crise climatique, une notion forte dans un pays où l’idée de sobriété n’est pas la norme. En tant que vice-présidente, Mme Harris se félicite d’avoir voté pour l’adoption de l’Inflation Reduction Act (IRA), le plan d’aide massive pour la transition énergétique mis en place par Joe Biden. Techniquement, elle a raison, mais politiquement, c’est discutable : l’acceptation de cette loi en 2022 est principalement due au changement de position de Joe Manchin, un sénateur démocrate de la Virginie occidentale, à condition de concessions sur le développement d’un conduit pour son Etat.

En vérité, lors de la convention démocrate de Chicago, la question environnementale n’a pas été atteinte. Il faut admettre que les questions environnementales ont été une lourde charge pour les démocrates. En premier lieu, Joe Biden a interdit la construction du pipeline Keystone XL qui relie le Canada au golfe du Mexique, et par la suite, il a refusé certaines demandes de forage sur les terres fédérales. Même si ces mesures ne sont pas responsables directes, elles coïncident avec l’augmentation du prix du pétrole (due à la crise du Covid-19 et exacerbée par l’invasion de l’Ukraine au début 2022). En juin 2022, cette augmentation a provoqué la frustration de la population. À la pompe, le prix du gallon (3,78 litres) avait atteint plus de 5 dollars (4,50 euros), mais entre temps, il est revenu à 3,22 dollars.

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