L’ouragan connu sous le nom d’Hélène, décrit comme un phénomène météorologique « extrêmement dangereux », devrait atteindre la Floride, le troisième état le plus habité des États-Unis, ce jeudi 26 septembre. Les prévisions météorologiques annoncent des dégâts importants, notamment des inondations potentiellement ravageuses.
Dans le courant de la journée, la tempête s’est intensifiée, évoluant en un ouragan de catégorie 4, évalué comme « majeur » sur l’échelle de mesure des ouragans. Selon le Centre National des Ouragans américain (NHC), l’ouragan produit des vents d’une vitesse d’environ 215 km/h.
On s’attend à ce que l’ouragan atteigne le nord-ouest de la Floride, notamment Tallahassee, la capitale de l’Etat qui compte environ 200 000 habitants. Dans cette région, un avertissement a été émis par le gouverneur de la Floride, Ron DeSantis, précisant que « personne n’a vécu une tempête d’une telle intensité récemment ». Les résidents qui n’ont pas pu évacuer ont été avertis du danger de chutes d’arbres.
D’importantes pluies sont déjà en cours sur une vaste zone de la côte ouest de la Floride, poussant de nombreux habitants à abandonner leur domicile après avoir sécurisé les fenêtres avec des planches. Beaucoup de commerces de la zone ont dû fermer, comme le rapportent des journalistes de l’Agence France-Presse (AFP) sur place.
Le risque de submersion donna particulièrement de soucis aux autorités, une augmentation du niveau de l’eau qui pourrait allant jusqu’à 5-6 mètres à certains emplacements côtiers, ce qui correspond à un bâtiment de deux étages. « C’est un scenario où il est impossible de survivre », a prévenu Mike Brennan, le directeur du NHC, qui présage également des vagues « destructrices » capables de déraciner des maisons et déplacer des voitures.
Les vents dévastateurs, que certains qualifient de « catastrophiques », auront un impact sur les zones intérieures ainsi que sur les côtes. L’abattage massif d’arbres pourrait entraîner de grandes perturbations de l’alimentation électrique. Plus de 230 000 foyers en Floride ont déjà été privés d’électricité jeudi après-midi, d’après le site web poweroutage.us.
Hélène est l’un des ouragans les plus étendus et les plus puissants qui ait frappé le Golfe du Mexique ce siècle, selon l’analyste météorologique Michael Lowry. Sa portée massive affectera une large étendue territoriale. Par conséquent, une situation d’urgence a été déclarée dans presque tous les 67 comtés de Floride.
A partir de mercredi, des milliers de résidents avaient commencé à fuir les zones côtières. En collaboration avec Uber, les forces de l’ordre ont organisé des transports gratuits pour conduire les résidents évacués vers des refuges. Quelque 3 500 gardes nationaux ont été déployés, tandis que 2 000 autres peuvent être mobilisés si nécessaire, selon M. DeSantis. Des centaines d’autres personnes, dont des membres du département des transports, sont également sur le terrain.
Plusieurs aéroports, dont ceux de Tallahassee et de Tampa, ont été fermés. Outre la Floride, l’ouragan affectera aussi la Géorgie, le Tennessee et la Caroline du Sud, y compris la grande ville d’Atlanta. Des dizaines de millions d’Américains sont actuellement sous alerte météorologique.
En raison des fortes précipitations, les autorités craignent de possibles inondations soudaines et des glissements de terrain, en particulier dans la région des Appalaches. Les services météorologiques de l’état de Caroline du Sud ont averti que cet événement serait l’un des plus significatifs de l’époque moderne dans l’ouest de leur état. Ils incitent les gens à prendre au sérieux toutes les alertes.
Cette année, de nombreux ouragans ont déjà frappé les États-Unis, y compris Béryl et Debby, mais ils étaient moins intenses qu’Helene lorsqu’elle a touché le sol du continent. L’Agence Nationale d’observation Océanique et Atmospherique (NOAA) avait prédit une saison en particulier mouvementée cette année, en raison de l’élévation de la température des océans, qui alimente les ouragans.
Selon des scientifiques, le réchauffement climatique, par le biais du réchauffement des mers, augmente la probabilité d’une intensification rapide des tempêtes et accroît le risque de survenance d’ouragans plus puissants.