Durant une quatrième journée consécutive, le jeudi 26 septembre, l’armée d’Israël a lancé de multiples attaques contre le Liban, ciblant spécifiquement le Hezbollah. D’après le ministère de la santé libanais, ces assauts ont entraîné la mort de 92 personnes et 153 blessés au sein du pays. Israël a refusé une demande internationale pour un cessez-le-feu au Liban.
En outre, l’armée israélienne a déclaré qu’elle avait intercepté un missile lancé depuis le Yémen au cours de la nuit de jeudi à vendredi, précisant que « des bruits d’explosions et des sirènes retentissaient suite à [son] interception et de la chute des débris ».
Pendant la journée de jeudi, Israël a annoncé avoir visé 75 emplacements militaires du Hezbollah dans le sud et l’est du Liban. En soirée, l’Etat israélien a proclamé qu’il menait de nouvelles attaques contre ce groupe soutenu par l’Iran dans le sud du pays. L’armée israélienne a rapporté qu’un grand nombre de « projectiles » ont été tirés jeudi depuis le Liban en direction d’Israël, tandis que le Hezbollah a déclaré avoir lancé une centaine de roquettes sur les villes de Safed et de Haïfa, situées au nord d’Israël.
L’armée israélienne a aussi communiqué, jeudi, avoir mené des « frappes précises » sur Beyrouth, clamant avoir éliminé le dirigeant de l’unité de drones du Hezbollah, Mohammed Srour. Sa mort a été confirmée par le groupe chiite dans la soirée.
Macron accuse Nétanyahou.
La veille, la France et les États-Unis, appuyés par des nations arabes et occidentales, avaient plaidé pour un « cessation immédiate des hostilités pour trois semaines » pour « laisser une chance à la diplomatie », un appel que le Premier ministre britannique, Keir Starmer a renouvelé jeudi à la tribune de l’Assemblée générale de l’ONU.
Cependant, le Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a affirmé que son armée continuerait de lutter contre le Hezbollah « avec tous les moyens nécessaires ». Son ministre des affaires étrangères, Israël Katz, a déclaré qu’ils poursuivraient « jusqu’à la victoire » et qu’il n’y aurait « pas de trêve dans le Nord ».
Bezalel Smotrich et Itamar Ben Gvir, deux ministres d’extrême droite, ont également rejeté la notion de cessez-le-feu. « La campagne au Nord ne peut se terminer qu’avec la défaite du Hezbollah », a déclaré M. Smotrich. M. Ben Gvir a menacé de boycotter les activités gouvernementales si une trêve temporaire était conclue au Liban.
Washington a affirmé que l’appel à une trêve avait été lancé « en concertation » avec Israël. Le président français, Emmanuel Macron a jugé qu’une refus du cessez-le-feu de la part de M. Nétanyahou serait « une erreur » et que le Premier ministre israélien assumerait la « responsabilité » d’une escalade régionale en la rejetant. M. Macron a souligné que cette proposition avait été « mise en place, négociée avec le premier ministre [israélien] et ses équipes, à la fois par les Américains et par nous ».
Antony Blinken, le secrétaire d’Etat américain, s’est entretenu avec Ron Dermer, le ministre israélien des affaires stratégiques, à propos de l’idée internationale d’un cessez-le-feu. Matthew Miller, son porte-parole, a rappelé que toute escalade pourrait compliquer le retour des citoyens israéliens et libanais dans leurs foyers. De plus, Lloyd Austin, le secrétaire américain à la Défense, a également averti qu’une « guerre totale » aurait des conséquences désastreuses pour le Liban et Israël et a suggéré qu’un cessez-le-feu pourrait ouvrir la voie à un accord de trêve à Gaza.
Le gouvernement israélien a parallèlement annoncé une nouvelle aide militaire de 8,7 milliards de dollars (7,8 milliards d’euros) de la part des États-Unis pour soutenir les efforts militaires actuels d’Israël.
Selon les autorités libanaises, près de 1 500 personnes sont mortes dans le pays en moins d’une année à cause des tirs transfrontaliers qui se sont intensifiés depuis une série d’explosions mortelles attribuées à Israël et perpétrées par le Hezbollah du Liban les 17 et 18 septembre, ainsi que par une attaque israélienne le 20 septembre sur la banlieue sud de Beyrouth qui a détruit l’unité d’élite du mouvement chiite. Le gouvernement d’Israël a annoncé que 9 360 roquettes et missiles avaient été lancés sur son territoire en moins d’un an.
Selon l’armée israélienne, plus de 2 000 cibles du Hezbollah ont été frappées depuis lundi. Ces attaques ont causé la mort de plus de 700 personnes, incluant de nombreux civils. D’après l’ONU, ces évènements ont forcé plus de 90 000 personnes à quitter leur domicile au Liban, et plus de 31 000 d’entre elles se sont réfugiées en Syrie, selon les informations de Beyrouth.
Parallèlement, Israël continue son assaut sur la bande de Gaza. La défense civile a rapporté jeudi le décès de quinze personnes suite à une attaque israélienne contre une école qui accueille des réfugiés dans le camp de Jabaliya, situé au nord de l’enclave palestinienne.