Catégories: Actualité
|
27 septembre 2024 10 h 47 min

Gestionnaire de fonds pour écologie

Partager

Pour la première fois en histoire française, des investisseurs ont traîné TotalEnergies en justice le 23 mai, à cause du refus de l’entreprise pétrolière d’inclure une résolution proposée par eux à l’agenda de son assemblée générale. Cette résolution avait pour but de séparer les rôles du président et du directeur général.

Anne-Claire Imperiale, la directrice de durabilité chez Sycomore, un gestionnaire de fonds durable, explique que leur groupe croit que le manque d’ambition dans la stratégie climatique de Total peut être lié à cette concentration de pouvoir chez Patrick Pouyanné. Cependant, le conseil d’administration, présidé par Pouyanné, n’a pas trouvé la résolution pertinente, bien qu’elle ait satisfait l’une des conditions légales pour être inscrite à l’agenda, c’est-à-dire qu’elle a été soutenue par des actionnaires possédant au moins 0,5% du capital. Suite à cela, certains ont tenté une action en justice mais ont rapidement été rejetés.

Imperiale déplore que la victoire devant le tribunal aurait pu être un signal positif pour l’engagement actionnarial. Symboliquement, cette affaire aurait permis aux actionnaires d’influencer des aspects stratégiques, tels que le mode de gouvernance. Selon Nicolas Redon, expert en finance verte, le droit de vote est le principal moyen d’influencer une entreprise, mais son usage est « limité aux groupes dont les gestionnaires d’actifs détiennent une part importante ».

Les organisations encouragent les gérants à accroître leur implication dans la démocratie des actionnaires. Face à l’insatisfaction des actionnaires concernant les stratégies environnementales des entreprises, Reclaim Finance, une ONG, conseille de voter en opposition à tout – depuis la réélection des membres du conseil d’administration et leurs salaires, jusqu’aux bilans financiers et les vérificateurs, en passant par les dividendes et les rachats d’actions.

Plus une personne gère une grande partie des actions d’une entreprise, plus elle a la capacité d’exprimer son mécontentement. C’est particulièrement vrai en France, où les dirigeants détiennent souvent la majorité du capital et où les résolutions ne sont généralement adoptées qu’avec un minimum de 80% des voix. Cependant, les grands fonds d’investissement ne semblent pas donner la priorité aux questions de responsabilité sociale des entreprises (RSE). En juin, Reclaim Finance a critiqué Amundi, le principal actionnaire de TotalEnergies, pour avoir voté en faveur de toutes les résolutions du groupe, qui envisage d’exploiter davantage de ressources fossiles.

Les actionnaires peuvent également démontrer leur engagement en soumettant des questions écrites. Depuis 2020, le Forum pour l’investissement responsable (FIR), qui incite à une attitude proactive des actionnaires, envoie chaque année dix demandes d’informations aux entreprises du CAC40.

Il reste encore 52,7% de cet article à lire. La suite est disponible uniquement pour les abonnés.