En 2023, les Emirats arabes unis (EAU) ont surpris le monde en lançant Falcon, leur modèle de langage de pointe open source. Cet exploit technologique a permis aux EAU de se positionner comme leaders dans l’industrie de l’intelligence artificielle (IA), surpassant même des entreprises technologiques renommées, telles que Meta (Facebook) et Alphabet (Google) sur divers points essentiels.
Depuis, les EAU n’ont cessé de mettre à jour leur puissant modèle, attirant ainsi l’attention de grands noms du secteur technologique. En effet, Microsoft a investi 1,5 milliard de dollars (soit 1,35 milliard d’euros) en avril, pour acquérir une part minoritaire de G42, l’entreprise principale d’IA des EAU. Cela dénote l’influence croissante de ce pays dans le domaine technologique.
L’émergence rapide des EAU dans ce secteur n’est pas un hasard. Grâce à leur soutien gouvernemental important, leurs capitaux considérables et l’électricité bon marché, ainsi qu’à un régime de gouvernance autoritaire, les EAU ont pu créer un environnement propice au développement des modèles de langage.
Il convient de noter que les EAU ne sont pas les seuls pays autoritaires à bénéficier de ces avantages. Les régimes similaires, tels que la Chine, bénéficient d’un avantage certain dans le développement de l’IA. Ceci est en grande partie dû à leur besoin de surveillance nationale qui stimule les entreprises du domaine technologique. Les technologies telles que la reconnaissance faciale sont exploitées non seulement pour renforcer la sécurité publique, mais également comme outils de contrôle puissants pour surveiller les citoyens et étouffer toute forme de dissidence.
Par ailleurs, l’identification par analyse du visage a suscité de vifs débats en Occident. Le règlement européen sur l’Intelligence Artificielle, mis en place le premier août, a en effet prohibé son usage dans les lieux publics, avec quelques exceptions seulement.
Polices nationales
Cette décision donne un atout significatif aux compagnies d’IA en Chine et aux EAU par rapport à leurs concurrents occidentaux. L’étude réalisée par David Yang, enseignant en sciences économiques à Harvard, et ses collaborateurs indique que les sociétés d’IA chinoises qui ont des accords avec le gouvernement ont tendance à être plus créatives et à obtenir du succès sur le plan commercial, ayant accès à des montagnes de données publiques et privées pour parfaire leurs modèles. De la même manière, les entreprises des EAU ont reçu l’autorisation d’entraîner leurs modèles en utilisant des informations anonymes relatives aux soins de santé provenant d’établissements médicaux et d’industries étayées par l’État.
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