Observer Noémie Merlant, brune sur l’affiche d’Emmanuelle en quittant le métro et, peu après, la voir en blonde assise à une table de café, crée une sensation vertigineuse. C’est comme si cette vision presque simultanée nous faisait voyager à travers une sorte de Mulholland Drive, entre Betty, la jeune actrice blonde et presque transparente qui arrive à Hollywood, et Rita, la brune voluptueuse au passé difficile, prêtes à échanger leurs rôles. Qui se trouve donc dans ce coin paisible du Pure Café, dans le 11e arrondissement de Paris, entre le bar et le demi-rideau qui protège des regards curieux, ce lundi 23 septembre ?
« On m’a toujours conseillé de rester brune pour les films, donc j’ai décidé de me colorer en blonde juste pour moi, » dit en souriant Noémie Merlant, dont la simplicité apaise notre imaginaire vibrant. C’est une façon de définir qui je suis et peut-être aussi de me distinguer d’Emmanuelle. » Depuis quelques mois, elle a remarqué l’effet distinct du peroxyde sur certain hommes, devenus plus détendus et insistants. « On ne m’a jamais autant questionné sur ma situation amoureuse. Mais je ne vais pas revenir en arrière pour cette raison, ça fait du bien au moral de changer de look », conclut-elle devant un cappuccino. Et puis, le jaune est sa couleur favorite. »
Avec plus de quinze ans d’expérience dans le métier d’actrice et un César à son actif en 2023, elle a su tenir tête à Kate Winslet dans « Lee Miller », réalisé par Ellen Kuras et prévu en salles le 9 octobre, après avoir joué aux côtés de Cate Blanchett dans « Tár », réalisé par Todd Field et sorti en France en 2023. Sa présence mystérieuse, son regard hypnotisant et sa voix douce créent une image puissante. Le choix d’incarner Emmanuelle, un symbole indélébile du sex-appeal, est une étape significative pour cette actrice de 35 ans qui a déjà exploré la thématique de l’érotisme à travers plusieurs films tels que « Curiosa » de Lou Jeunet et « Portrait de la jeune fille en feu » de Céline Sciamma.
« Je me sens comme un robot »
« Au fil des années, avec l’émancipation de la parole féminine après #metoo, mes discussions avec Céline Sciamma [amie et co-scénariste de mon film « Les Femmes au balcon », en salle le 11 décembre] et le scénario d’Emmanuelle m’ont aidé à mettre des mots sur mes sentiments… Dans mes relations intimes, je me sens comme un robot dédié uniquement au plaisir de l’autre, sans en retirer de plaisir moi-même. Je dois admettre que je trouve plus facile de me connecter à mon corps lorsque je suis seule qu’avec mon partenaire, ce qui éclaire bien la nature du problème », dit-elle, appuyée contre la vitre, dans un geste d’abandon, avec une franchise rarement vue dans une interview. « Au-delà du cumul de traumatismes qui peuvent diminuer ou faire disparaitre ma libido, je commence à me questionner. Ai-je été tellement dépossédée de mon corps que je n’arrive pas à me connecter à lui ou est-ce que cela ne m’intéresse tout simplement pas? »
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