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Activité physique scolaire mal définie

Les sénatrices Béatrice Gosselin et Laure Darcos ont exprimé leurs inquiétudes concernant le déploiement du programme des 30 minutes d’exercice quotidien (APQ) dans les écoles, une initiative lancée par le comité organisateur des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024. Le programme a été adopté par le gouvernement en février 2020, toutefois, dans un rapport publié le 27 septembre, les sénatrices ont souligné le déploiement limité du programme. Selon elles, seulement 42% des écoles ont adopté l’APQ pour la plupart de leurs élèves, et non pas 90% comme l’avaient annoncé les autorités officielles.

Le programme APQ qui était initialement destiné aux écoles disposées à l’adopter, devait être généralisé à toutes les écoles primaires à la rentrée 2022. Les sénatrices attribuent ce « déploiement partiel » à un manque de coordination entre les acteurs et à des objectifs mal définis.

Elles soulignent également le manque de ressources pour les enseignants et le retard pris par le ministère de l’éducation nationale pour préciser la mise en œuvre du programme. Le président de la République avait annoncé la généralisation des 30 minutes d’exercice à toutes les écoles primaires pour la rentrée 2022, mais il a fallu attendre plus de six semaines pour que le ministère de l’éducation nationale publie une note de service pour donner suite à cette annonce. Cette note, cependant, n’a offert aucune précision ni ressources supplémentaires pour aider les enseignants à mettre en œuvre l’APQ.

Le rapport met principalement l’accent sur les difficultés rencontrées pour la diffusion des kits sportifs, qui faisait partie intégrante de la communication ministérielle. Ce kit devait être distribué dans toutes les écoles d’ici fin 2023, mais en raison de retards dans la livraison, la date a été repoussée à la fin de l’année scolaire 2024. Cependant, deux sénatrices ont souligné que ce nouveau délai n’a pas été respecté partout dans le pays. Elles citent des problèmes de distribution entre l’endroit où les kits sont stockés au niveau académique ou de la circonscription et chaque école et également un manque de kits.

En outre, le rapport insiste sur le fait que l’annonce de l’extension des 30 minutes d’APQ a suscité de nombreuses questions de la part des enseignants, beaucoup d’entre eux ayant compris cela comme étant l’obligation d’ajouter 30 minutes d’activité sportive chaque jour à un emploi du temps scolaire déjà plein. Les rédacteurs du rapport sont surtout d’avis que ce dispositif a été mal compris.

Les auteurs du rapport, Béatrice Gosselin et Laure Darcos, mettent en évidence la confusion engendrée par l’emploi des termes « activités sportives » au lieu de « activités physiques » et l’idée que ce dispositif est conçu pour intégrer le sport à l’école de façon plus complète en incluant les clubs sportifs, le sport professionnel et les performances sportives. Elles insistent sur la distinction entre les deux termes, regrettant que l’aspect sportif prédomine dans la communication présidentielle sur ce dispositif. Selon elles, son objectif premier devrait être de lutter contre la sédentarité.

Les auteurs d’un rapport ont observé que l’objectif des trente minutes d’APQ n’est pas de créer une « nation sportive », mais plutôt une « nation en forme ». Ils ont exprimé leur déception sur le manque d’évaluation de l’impact de ce dispositif sur la santé publique. Ils ont remarqué que sauf dans de très rares cas – comme dans le Haut-de-France où l’Agence régionale de santé (ARS) a travaillé en collaboration avec la direction régionale académique pour la jeunesse, l’engagement et les sports – les ARS ne sont pas impliquées dans la mise en œuvre de ce dispositif.

Sur le plan éducatif, les premiers résultats montrent une amélioration des conditions d’apprentissage pour les étudiants. Les initiatives de « pause active » au sein des classes entre deux séances favorisent la concentration des élèves et les ramènent dans un environnement propice à l’apprentissage. En plus, elles ont contribué à l’amélioration des interactions entre les élèves et à l’apaisement de l’environnement scolaire, selon deux sénatrices.

Les sénatrices recommandent six points à suivre. Elles soulignent notamment la nécessité de rappeler les objectifs de santé publique du dispositif et proposent de le renommer « pauses de bien-être et actives ». Elles insistent également sur l’importance d’aider les enseignants dans l’application quotidienne de ce dispositif. De même, elles plaident pour une plus grande implication de tous les acteurs concernés par le temps de l’enfant, qu’il s’agisse des municipalités, des associations sportives approuvées, qui n’ont pas été suffisamment consultées jusqu’à présent, et des parents. Tout cela, selon elles, est essentiel pour éviter que cette initiative soit réduite à un simple « gadget » des Jeux olympiques et paralympiques.

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