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26 septembre 2024 11 h 44 min

« Les Portes de Gaza »

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« Les Portes de Gaza. Une histoire de trahison, de survie et d’espoir aux frontières d’Israël » est une œuvre d’Amir Tibon, traduite en français par Colin Reingewirtz et éditée par Christian Bourgois. Le livre qui compte 480 pages est vendu au prix de 24 €, tandis que sa version numérique coûte 19 €.

Le livre revient sur les événements tragiques du 7 octobre 2023, lorsque les résidents du kibboutz Nahal Oz ont été évacués par bus dans l’obscurité, après une journée de chaos total. Dans le bus, un silence assourdissant s’était installé parmi les familles. Même les enfants, d’ordinaire bruyants, étaient silencieux. Parmi les évacués se trouvait Amir Tibon avec son père Noam, son épouse Miri et leurs deux filles. Selon lui, cette expérience avait été tellement traumatisante que les mots semblait avoir perdu toute signification.

Tibon, un journaliste pour le quotidien de gauche Haaretz, ne pouvait rester silencieux face à cette situation. A peine arrivé dans un refuge, plus au nord d’Israël, il a décidé d’écrire et de détailler les événements de ce jour tragique. Son récit restitue la complexité de ces événements qui continuent d’ébranler la région. « Les Portes de Gaza » représente plus qu’un simple récit des événements du 7 octobre. Tibon retrace l’histoire de Nahal Oz et de son pays, révélant une série de haine, d’espoirs déçus, d’erreurs et de cynisme pur qui ont conduit à ce massacre.

Cette construction, à la fois efficace et captivante, porte un nom à double sens. « Les portes de Gaza » représentent clairement ces kibboutz situés en bordure de la région palestinienne (Nahal Oz est à seulement 1km du territoire de Gaza). Mais l’appellation fait également allusion à la fable biblique de Samson qui, captif des Philistins de Gaza, s’évade en démantelant les portes de la ville pour les porter à Hébron. Trahison de Dalila le conduit à la capture, et finalement Samson met fin à sa vie en poussant les piliers d’un temple tombé, éliminant à la fois lui-même et ses adversaires acharnés.

La parabole a été invoquée par Moshe Dayan (1915-1981), ex-chef d’état-major de l’armée israélienne, le 29 avril 1956. Ce jour-là, il prononce un discours dans le kibboutz Nahal Oz, qu’il avait encouragé à établir trois ans auparavant, suite à la mort de Roi Rotberg, un des pionniers de cette petite communauté, tué dans une embuscade à la périphérie de la localité. Dans un geste rare, Dayan reconnait la douleur des Palestiniens expulsés de leurs résidences, mais c’est pour mieux les prévenir : le groupe de jeunes gens installé à Nahal Oz, dit-il, « porte sur ses épaules les portes pesantes de Gaza ». Soyez toujours en veille et armés, incite-t-il, car « au-delà de la frange de la frontière, une fureur de haine et un désir de vendetta ne font que croître, en attente du jour où notre voie sera assombrie par la tranquillité ».

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