Suite à l’assassinat d’une étudiante Philippine, des organisations féministes et des élus de gauche se sont exprimés le 26 septembre, déclarant que ce crime devrait être envisagé dans le contexte des féminicides plutôt que de l’immigration. La Fédération nationale des centres d’information sur les droits des femmes et des familles a insisté sur le fait que « La misogynie est mortelle. Ne nous laissons pas détourner du vrai débat » sur X.
La députée écologiste de Paris, Sandrine Rousseau, a rejeté l’idée que « les femmes sont mises en danger par les immigrés ou les étrangers devant quitter le territoire [OQTF] ». Sur France Inter, elle a déclaré que cette affirmation était fausse et a souligné que « les femmes font face à d’innombrables menaces dans notre pays du fait de la violence masculine, exercée par de nombreux hommes de toutes couleurs et dans toutes les situations ». Elle a fortement répudié l’idée qu’il existe une sorte de fantasme concernant le viol commis « dans la rue par des personnes considérées comme étrangères ». « Nous avons ici un cas, mais c’est une fraction minime des violences que les femmes subissent », a-t-elle ajouté.
Cette position a suscité des critiques de l’extrême droite, l’accusant de « relativisme » sur les réseaux sociaux. Cela contraste avec le débat politique déclenché après l’identification du principal suspect, un Marocain de 22 ans précédemment condamné pour viol et faisant face à une OQTF. Des dirigeants politiques de tous bords ont reproché à « la chaîne pénale et administrative » de ne pas avoir retenu le suspect en détention jusqu’à l’obtention du laisser-passer lui permettant d’être expulsé vers le Maroc. Bruno Retailleau, ministre LR de l’Intérieur, s’est engagé à modifier notre législation, tandis que Marine Le Pen, à l’extrême droite, dénonce « un laxisme devenu idéologie d’État ».
Il s’agit d’une exploitation « macabre » et « mensongère ».
Le groupe identitaire Nemesis a initié une protestation, provoquant des allégations de récupération politiques de la part des gauchistes et des organisations féministes. L’argument d’Alice Coffin, une activiste féministe, était que le lien évident avec la masculinité est souvent ignoré, en faisant référence au procès en cours de Mazan, où cinquante hommes sont accusés d’avoir violé Gisèle Pelicot qui a été droguée à son insu par son mari.
Selon Sarah Legrain, députée de la France insoumise, l’importance primordiale de la mort de Philippine est la lutte contre le viol et le féminicide. Par ailleurs, elle s’est demandée où sont ceux qui ne réagissent qu’à certains cas de viol et de féminicide, en fournissant des interprétations racistes et en promouvant leurs idées anti-immigrants.
Maëlle Noir, membre du groupe féministe #Noustoutes, qualifie cette récupération de « morbide » et « mensongère », qui masque le problème des violences faites aux femmes. « La mort de Philippine est le 104ème féminicide de l’année. Je n’ai entendu ni la droite, ni l’extrême droite, ni même le gouvernement réagir aux 103 autres féminicides que nous dénonçons quotidiennement », a-t-elle dit à l’Agence France-Presse.
Le Syndicat de la magistrature, qui se positionne à gauche, soutient que ces problèmes devraient être abordés à travers l’aptitude de la société en général à prévenir non seulement les féminicides, mais également la répétition des crimes, peu importe la nationalité des individus condamnés. Les derniers chiffres divulgués par l’Observatoire des violences envers les femmes révèlent que le nombre minimal estimé de femmes adultes ayant subi des viols, tentatives de viol et/ou agressions sexuelles en France en 2021 s’élève à 217 000. La contribution à la lutte contre ces violences est essentielle et le contenu sur le sujet peut être réutilisé.
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