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26 septembre 2024 10 h 47 min

État doit couvrir déficits Ehpad

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Les résidences pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) sont en situation financière catastrophique, une crise sans précédent. Jamais l’environnement politique et budgétaire n’a été aussi défavorable pour les mesures de secours. C’est pour cette raison que le mardi 24 septembre, dix-huit fédérations et organisations professionnelles du secteur ont lancé un appel au nouveau gouvernement pour faire de l’accompagnement des aînés une «priorité».

La mobilisation a engendré des discussions, des manifestations et des sit-in des employés du secteur en compagnie des familles et des résidents. Environ 40 000 personnes en France, d’après les organisateurs, ont repris dans les rues ou sur les réseaux sociaux le slogan récurrent : « Nos aînés méritent mieux ». « Nous ne voulons plus de débats interminables, plus de grandes consultations. Nous souhaitons créer une prise de conscience chez les politiciens pour qu’ils agissent », a déclaré avec passion Jean-Pierre Riso, président de la Fnadepa, une fédération d’environ 1 600 établissements et services à domicile, acteur clé de cette mobilisation.

La crise financière des Ehpad a aussi été mise à l’ordre du jour du Sénat le mercredi 25 septembre, avec la présentation d’un rapport qui met en garde contre leur situation budgétaire « désastreuse ».

Une mission d’information initiée au printemps s’est traduite par un rapport collaboratif rédigé par trois sénatrices : Anne Souyris de Paris (Les Écologistes), Solanges Nadille de la Guadeloupe (Rassemblement des démocrates, progressistes et indépendants) et Chantal Deseyne d’Eure-et-Loir (Les Républicains). Le rapport met en avant dix-huit suggestions cherchant à « améliorer la situation des Ehpad tout en induisant une réforme structurelle », comme l’a clarifié Mme Deseyne lors de sa conférence de presse. Affirmant la crise du modèle actuel et l’urgence de sa restructuration, la sénatrice d’Eure-et-Loir souligne que « le pourcentage d’Ehpad déficitaires a augmenté de 27% à 66% entre 2020 et 2023 », selon le rapport.

La crise financière des Ehpad est attribuée à plusieurs facteurs : l’inflation, les revalorisations salariales mal compensées par le gouvernement et les départements, ainsi qu’une augmentation insuffisante des frais de séjour dans les établissements publics et associatifs. Les départements, en contrôlant leurs tarifs, n’ont pas permis d’augmentations adéquates pour compenser la montée des dépenses. En revanche, les Ehpad privés, qui représentent un quart du total en France, ne sont généralement pas déficitaires. Néanmoins, leur bénéfice net a presque été réduit de moitié entre 2017 et 2023, selon le rapport.