Dans le domaine environnemental, les actualités encourageantes sont une denrée rare. Le dernier état des lieux mondial sur le méthane, publié le 10 septembre par 69 chercheurs du consortium Global Carbon Project, ne fait pas exception à cette tendance. Il démontre que les émissions de ce gaz n’ont jamais été plus importantes et sont toujours en hausse. Depuis 2020, une croissance sans précédent de la concentration de méthane dans l’atmosphère a été enregistrée. Un pic record – 2,6 fois plus élevé que pendant l’ère préindustrielle – a été atteint en 2023.
Les conséquences désastreuses des émissions de ce gaz, qui est le principal composant du gaz naturel de nos systèmes de chauffage et de cuisson, sont désormais largement reconnues : le méthane est un puissant gaz à effet de serre qui a un potentiel de réchauffement global trente fois supérieur à celui du dioxyde de carbone (CO2) sur une période de cent ans, et il est à l’origine d’un tiers de l’augmentation actuelle des températures.
Publiée tous les quatre ans, l’étude des chercheurs du consortium détermine qu’un tiers des émissions provient de processus naturels. En effet, une quantité de méthane est produite par fermentation microbienne dans les eaux stagnantes comme les marais et les grandes étendues de zones humides, dans les tropiques et les hautes latitudes. Cependant, ces environnements, affectés par le réchauffement climatique, voient leurs émissions augmenter à mesure que les températures augmentent, ce qui amplifie encore plus le réchauffement, dans un cycle perpétuel.
Contrôler et réparer les fuites
Le méthane, un combustible fossile carboné, contribue de manière significative aux émissions. En effet, ce gaz est présent dans les exploitations de combustibles fossiles souterraines tels que le charbon, le pétrole et le gaz. Il est également produit par la fermentation microbienne dans l’estomac des animaux ruminants et dans les déchets humains. Par rapport à l’année 2000, ces émissions ont doublé en 2020.
Fort heureusement, il est envisageable d’intervenir sur ces phénomènes d’émission imputés à l’Homme. Il nous est possible de considérer des mesures accessibles pour contenir cette augmentation. Par exemple, selon des estimations, la simple mise en place de mesures sans frais pourrait entrainer une baisse d’environ 25% des émissions de méthane. En utilisant toutes les technologies et les outils à notre disposition, nous pourrions même parvenir à une réduction de 50%. Cette action permettrait de diminuer le réchauffement global de 0,2 à 0,5 °C d’ici la fin du siècle, ce qui correspond à 10 à 25% de l’objectif des accords de Paris.
Parmi les solutions envisageables, l’optimisation de la gestion de nos déchets et eaux usées constitue une première option : il faudrait ainsi réduire leurs volumes en parallèle d’une collecte et d’une transformation contrôlées en biogaz. Une autre solution consiste à modifier nos pratiques de riziculture, qui produit du méthane lors de la fermentation, en privilégiant des variétés et des techniques culturales qui limitent par exemple la durée de submersion des rizières.
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