Lors de sa dernière intervention à l’Assemblée générale de l’ONU en tant que président ce mardi 24 septembre, Joe Biden a solennellement appelé les chefs d’État du monde à cesser leur soutien militaire aux généraux soudanais. Il les a exhorté à mettre un terme à la guerre qui sévit dans cette nation africaine depuis plus d’un an.
Biden, 81 ans, a insisté avec force : « Le monde doit… parler d’un seul et même discours, leur ordonner de cesser de dévaster leur propre pays, d’arrêter de bloquer l’aide humanitaire destinée aux civils soudanais et de mettre un terme à cette guerre dès à présent ! » Il ne cherchera pas à être réélu lors de la prochaine élection présidentielle du 5 novembre.
Depuis avril 2023, une guerre brutalise le pays, opposant l’armée, menée par le général Abdel Fattah Al-Burhane, aux paramilitaires des Forces de Soutien Rapide (FSR) commandées par son ancien adjoint, le général Mohammed Hamdan Daglo. Selon les estimations de l’ONU, les affrontements ont entraîné la mort de dizaines de milliers de personnes, plus de 10 millions de déplacements et environ 26 millions d’individus confrontés à une grave insécurité alimentaire.
L’ingérence « des puissances étrangères » a été dénoncée par le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, via l’expression d’une « lutte brutale pour le pouvoir » en cours entre les deux généraux. Bien que aucun pays n’ait été explicitement mentionné par Biden ou Guterres, des experts de l’ONU ont pointé du doigt les Émirats arabes unis.
Dans leur document annuel diffusé en janvier, les spécialistes désignés par le Conseil de sécurité de l’ONU pour contrôler le régime de sanctions imposées au Darfour ont signalé les infractions à l’embargo sur les armes, ciblant plusieurs nations, y compris les Emirats Arabes Unis, reprochés d’expédier des armes aux FSR. Ces allégations ont récemment suscité plusieurs conflits au Conseil de sécurité entre les représentants du Soudan et des Émirats.
L’émissaire soudanais à l’ONU, Al-Harith Idriss Al-Harith Mohamed, a spécifiquement blâmé Abou Dhabi pour la continuation du conflit, une allégation catégoriquement rejetée par son équivalent émirati, Mohamed Issa Hamad Abushahab, qui a récemment caractérisé ce qui semble être une « tentative cynique de détourner l’attention des failles de l’armée soudanaise ».
De son côté, l’Union africaine (UA) a demandé la « fin immédiate » des affrontements dans la grande cité soudanaise d’El-Facher, dans le sud-ouest du pays, soulignant une « escalade » de la crise après une attaque ce week-end par les forces paramilitaires.
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