Suite à sa réélection à la présidence de la Commission européenne le 18 juillet 2024, Ursula von der Leyen a révélé la formation du nouveau collège de commissaires le 17 septembre. Tout au long des phases difficiles de son deuxième mandat, elle démontre sa compétence pour naviguer entre les forces idéologiques hétérogènes et polarisées qui l’ont sacrée. Cette capacité est illustrée par la distribution des fonctions de commissaire, notamment l’attribution d’une vice-présidence de la Commission à un membre de l’extrême droite italienne (Frères d’Italie), qui est vu comme une provocation par la gauche et le centre.
Dans cet exercice, Mme von der Leyen est parvenue à persuader (ou contraindre) les États membres, y compris les plus influents tels que la France, pour façonner une équipe selon sa vision. Elle a également montré qu’elle n’appréciait pas l’apparition de concurrents ou de voix discordantes au sein du collège, en écartant les personnalités les plus marquantes et en augmentant les compétences partagées, ce qui empêche la création de centres de pouvoir indépendants.
Mme von der Leyen a donc su transcender son étiquette de candidate par défaut en 2019 en affirmant son autorité. Elle représente au moins la perpétuation démocratique du processus des Spitzenkandidaten – selon lequel le leader de la liste présentée par chaque groupe politique lors des élections européennes est censé être candidat à la présidence de la Commission. Au cours de son premier mandat, elle a déjà instauré une gestion directe sur toute la Commission, bouleversant parfois les hiérarchies et les règles. Cela a conduit à quelques manquements en matière de sécurité et d’éthique (illustré par « l’affaire des textos » avec Pfizer) qui ternissent son bilan.
Les avantages de Mme von der Leyen…
Sa direction en période de crise, allant de la pandémie à l’agression de l’Ukraine par la Russie, a été initialement applaudie avant d’être rejetée en raison de son alignement constant avec les perspectives américaines et de son soutien perçu comme excessif envers Israël. En ce qui concerne les politiques publiques, elle semble revoir certains de ses engagements les plus significatifs, notamment ceux liés aux problèmes environnementaux et énergétiques, dont le retour à l’ordre du jour sera un défi pour son idéologie continue.
Mme von der Leyen, malgré l’absence d’un équilibre des sexes au sein de la nouvelle Commission, a réussi à briser le « plafond de verre » en se maintenir en tant que première femme à la tête de l’organisation. Au début de son deuxième mandat, elle a des avantages. La durée en poste est un avantage à un niveau européen où les mandats courts (par exemple, les présidences du Parlement européen ou du Conseil européen) ne contribuent guère à laisser une marque.
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