La tribune, parue dans « Le Monde de l’éducation », peut être lue par les abonnés du Monde qui peuvent s’y inscrire en utilisant le lien hebdomadaire. Le 10 septembre, des sénateurs et députés de gauche ont exprimé leurs inquiétudes concernant le virage conservateur des réformes éducatives actuelles dans cette même tribune. Ils ont affirmé qu’il est crucial de revenir à la vision historique personnifiée par notre système d’éducation républicain.
Cependant, leurs remarques se terminent par une référence à Jules Ferry [1832-1893, qui a été ministre de l’instruction publique à plusieurs reprises] qui est plus impressionnante qu’instructive: « Alors que la tendance est de convoiter les systèmes éducatifs étrangers, tels que l’autonomie des établissements à la manière anglo-saxonne ou la « méthode de Singapour »… il est temps de redécouvrir les idées du fondateur de l’école de la République, Jules Ferry: « Mon objectif est de vous démontrer que l’égalité en matière d’éducation n’est pas une utopie; c’est un principe; en droit, elle est indiscutable et en pratique, cette utopie apparente est possible. »
Dans son célèbre discours à la salle Molière en 1870, Jules Ferry parle de l’importance de « l’égalité d’éducation ». Il soutient que cette égalité est un élément clé du progrès humain, en affirmant que c’est un fait social plutôt qu’une simple théorie. Pour appuyer son argumentation, il souligne que le XVIIIe siècle et le début du XIXe siècle ont efficacement mis fin aux privilèges de propriété et aux distinctions de classe.
Ferry fait référence à la disparition de la « société de castes », c’est-à-dire une société dans laquelle les privilèges dépendaient de la naissance (le « sang bleu ») qui caractérisait l’Ancien Régime. Pour Ferry, cette évolution a été cruciale, mais elle n’est pas suffisante. Il estime que le travail de notre époque est de combattre l’ultime inégalité liée à la naissance, celle de l’éducation. Pour lui, nous devons nous efforcer de faire disparaître cette inégalité, pour parvenir à une véritable égalité d’éducation pour tous.
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