La question « La FEP-CFDT est-elle une cinquième colonne dans l’enseignement privé? » débute la déclaration de la structure de dialogue social du collège employeur de l’enseignement privé. Cette dernière réunit les organisations administratives de l’enseignement privé catholique ainsi que quatre syndicats de chefs d’établissement. Le 23 septembre, ils ont annoncé leur décision unanime de suspendre tous les dialogues « non obligatoires » avec la FEP-CFDT, les accusant de tenter inlassablement de saper les bases même de l’institution qui emploie les travailleurs qu’ils sont supposés défendre.
Tout cela découle d’un communiqué de presse. Le 13 septembre, la FEP-CFDT, le plus grand syndicat d’enseignants dans le privé, a exprimé sa satisfaction face à la décision du rectorat de Bordeaux de suspendre Christian Espeso, directeur de l’Immaculée-Conception, une institution scolaire renommée de Pau, pendant trois ans pour non-respect du principe de laïcité, suite à une visite d’inspection au printemps.
Un article de Libération publié en février avait dévoilé des pratiques religieuses non-conformes, comme des cours de catéchisme obligatoires et évalués, la censure de livres, des intervenants réactionnaires ou des obstacles à la liberté de conscience. Anne Bisagni-Faure, la rectrice de Bordeaux, a confirmé dans les pages de Sud Ouest que les premières alertes concernant cette école datent de 2021.
La punition reçue est si sévère – c’est inhabituel qu’un directeur sois suspendu pendant une telle durée – car l’institution avait été initialement informée en 2021 de rectifier les problèmes. Dans une interview accordée à La Vie le 16 septembre, Christian Espeso a indiqué qu’un appel serait rapidement déposé au tribunal administratif, bien que son avocat ait refusé de confirmer cette information.
Les enseignants ont signalé des problèmes depuis trois ans
Le département béarnais du FEP-CFDT a été essentiel pour éclairer la situation de l’Immaculée-Conception, en soutenant les inquiétudes exprimées par les enseignants au cours des trois dernières années. Dans le communiqué de presse controversé, le syndicat soulignait qu’il avait toujours dénoncé les excès de certains établissements privés qui ne respectent pas le contrat d’association. Ce sont ces mots qui ont provoqué la colère du directeur du collège, qui insiste: « Les négociations ne peuvent être menées qu’en toute confiance, sans l’existence d’une soi-disant « cinquième colonne » hostile par ses actions envers ceux qui l’ont choisie pour les défendre.
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