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Brésil : vie sans réseau X

Durant plusieurs heures, beaucoup de personnes y ont véritablement cru. Cependant, ce sera reporté à une date ultérieure. Le samedi 21 septembre, Alexandre de Moraes, juge à la Haute Cour fédérale, a confirmé la suspension de la plateforme sociale X au Brésil. La veille, la société, détenue par Elon Musk, avait déclaré avoir désigné un représentant légal au Brésil, une exigence pour lever le blocage. Cependant, cette action a été jugée insuffisante par la cour. X a reçu un délai de cinq jours pour soumettre des documents supplémentaires.

Cela fait près d’un mois que le milliardaire et le juge ont entamé un bras de fer, le magistrat ayant ordonné le 30 août la suspension « totale et effective » de la plateforme sociale au Brésil. Accusée d’être un terreau pour les fausses nouvelles et un refuge pour les « milices numériques » d’extrême droite, la société a refusé de se plier aux ordres de la justice, qui avait exigé le blocage des comptes de certains individus soupçonnés de menacer la démocratie.

Plus de trois heures et demi par jour sur les réseaux
Obligés et contraints, les 22 millions d’utilisateurs locaux de la plateforme ont dû s’ajuster. « Le Brésil s’est soudainement transformé en laboratoire d’une ‘vie sans X' », témoigne Joao Victor Archegas, chercheur en droit à l’Institut de technologie et société de Rio de Janeiro. Dans un pays « obsédé » par les smartphones, cet événement est marquant. D’après Kepios, une entreprise de conseil spécialisée dans le numérique, un Brésilien passe en moyenne trois heures et trente-sept minutes par jour sur les réseaux sociaux, soit quatre jours et demi par mois.

La suspension a initialement touché un grand nombre d’influenceurs brésiliens, dont le rôle est de promouvoir des produits ou des événements en ligne, exprime M. Archegas. C’est notamment le cas de Babi Magalhaes, une avocate, publicitaire et influenceuse de 34 ans, ayant plus de 400 000 abonnés sur la plateforme X. Celle-ci affirme que c’était la première plateforme sur laquelle nous découvrions l’annonce d’un événement, immédiatement, ou quelquefois quelques minutes après son arrivée. Les autres plateformes se limitaient à dupliquer et amplifier l’information, explique-t-elle.

Cependant, avec la mise en veilleuse du réseau social, l’influenceuse s’est retrouvée, pour utiliser ses propres termes, « sans travail ». « J’ai tenté de migrer mon activité vers les plateformes Threads et Bluesky, similaires à X, mais la plupart de mes abonnés ne sont pas présents sur ces plateformes. J’essaie également d’être active sur Instagram, mais son langage visuel, orienté vers l’image, est difficile pour moi à maîtriser. Il faut être jolie, maquillée, bien éclairée… Ce n’est pas mon style : j’aime plutôt écrire », regrette Babi Magalhaes.

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