Catégories: Actualité
|
24 septembre 2024 3 h 47 min

Bipeurs Hezbollah: sociétés-écrans Europe

Partager

Une semaine après l’incident d’explosion massive touchant les membres du Hezbollah au Liban à travers des milliers de bipeurs et de talkies-walkies, le processus utilisé pour piéger ces appareils et les infiltrer dans la milice chiite demeure un mystère profond.
En plus du bilan tragique – trente-neuf décès, dont deux enfants, et plus de 3 000 blessures -, une seule certitude est évidente : cette opération inédite a nécessité une planification minutieuse et une logistique précise, combinées à une discrétion totale. Bien qu’Israël n’ait ni confirmé ni démenti son rôle, l’implication de l’État israélien ne fait pas vraiment de doute. Selon le New York Times, citant des sources au sein du renseignement israélien, trois entreprises fictives ont été utilisées pour tromper la vigilance du Hezbollah.
La première, BAC Consulting, est une société de conseil hongroise créée en 2022. Le mardi 17 septembre, immédiatement après les premières explosions, des photos de fragments de bipeurs circulent sur les médias sociaux. Un logo est clairement visible : celui de Gold Apollo, une entreprise taïwanaise. Son PDG, Hsu Ching-kuang, s’empresse de se démarquer. Il affirme avoir vendu à BAC Consulting le droit d’utiliser son logo et que c’était à la société hongroise de « produire et de vendre » les bipeurs. Il ne donne toutefois pas de raison à la présence du modèle précis qui a explosé dans les rues libanaises sur son site Web. Le jeudi, le PDG est interrogé par le procureur taïwanais, ainsi que Teresa Wu, employée d’une entreprise soupçonnée d’être l’intermédiaire entre BAC Consulting et Gold Apollo. Les bipeurs piègés “n’ont pas été fabriqués à Taïwan”, insiste le ministre taïwanais de l’économie le lendemain.

La mystérieuse entreprise hongroise BAC Consulting s’avère être un leurre. Les journalistes qui ont suivi l’adresse se sont retrouvés devant un petit édifice beige situé à quelques kilomètres du centre-ville de Budapest. Il n’y avait aucun bureau en vue, seulement une simple boîte postale.

La dirigeante de l’organisation, Cristiana Barsony-Arcidiacono, semble être sa seule employée. Son profil professionnel est en effet impressionnant. Multilingue, elle maîtrise sept langues. Elle détient un doctorat en physique des particules et a fait ses études à la réputée London School of Economics. Elle se targue également d’avoir collaboré avec diverses institutions de renom telles que la Commission européenne, le CNRS et l’Unesco. En outre, elle prétend avoir offert ses conseils à des entreprises à travers le globe.

Cependant, le reste de l’histoire demeure toujours inconnu à ceux qui ne sont pas abonnés, reportant 64.15% de l’information.