Le réseau de soins territoriaux Occitadys en Occitanie est spécialisé dans l’identification et le suivi des problèmes liés à l’apprentissage et au langage, y compris le Trouble Déficit de l’Attention avec ou sans Hyperactivité (TDAH). Grâce à sa structure, ce réseau raccourcit les temps d’attente pour les traitements et ne dépend pas du système de facturation à l’acte. Il est financé grâce à une procédure légale introduite en 2018, l’article 51 de la loi de financement de la Sécurité Sociale, qui favorise l’essai de nouvelles structures de santé. Après trois ans d’essais, il est sur le point d’être étendu à plus grande échelle. Entretien avec son président, le pédiatre toulousain, Thiébaut-Noël Willig.
Lorsqu’il est interrogé sur les recommandations de la Haute Autorité de Santé pour le traitement du TDAH chez les enfants, auxquelles il a contribué, il explique qu’elles comblent un vide et qu’il est essentiel de les connaître étant donné que le TDAH est le trouble le plus courant dans le domaine du neurodéveloppement. La pédopsychiatrie en France a longtemps été influencée par la psychanalyse, ce qui a retardé la reconnaissance du TDAH, de la même manière que cela s’est produit pour l’autisme. Certains professionnels de la santé en sont encore imprégnés, bien que cette situation tend à changer pour une approche plus neurocognitive. Ce document contestable permet cependant de guider la pratique et l’organisation des soins.
Lorsqu’il est interrogé sur les raisons de la création d’Occitadys, il explique qu’il y a vingt ans, les troubles du neurodéveloppement [TND] n’étaient pas enseignés en médecine, et cela malgré le fait que 80 % des patients présentent des comorbidités. Il est donc difficile de poser un diagnostic et de coordonner les soins lorsque les besoins sont manifestement présents. Il a donc choisi de se former à ce sujet, ce qui n’est pas généralisé : pour les familles, la qualité des soins dépend du professionnel de santé consulté.
L’article 51 nous a permis d’établir et de financer une structure d’éducation validée par l’Agence nationale du développement professionnel continu [ANDPC]. Sur une période de trois ans, de 2021 à 2023, nous avons instruit 250 praticiens généralistes et pédiatres à identifier un trouble neurodéveloppemental (TND) simple, ou à détecter un trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité (TDAH) complexe qui nécessite une référence à des spécialistes de deuxième niveau. Notre ambition est de continuer à la même cadence pour les deux prochaines années, visant à former 10 % des médecins sur le territoire. En outre, en Occitanie, nous comptons 65 professionnels de santé experts en TND, dont le TDAH, ce qui est exceptionnel. Nous offrons également des formations sur le conseil parental et sur l’initiation aux traitements pharmacologiques pour le TDAH. Appartenir à un réseau signifie partager des principes fondamentaux et cela commence par l’usage d’un langage commun.
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