Les remontrances se sont progressivement atténuées. Cependant, lors de son passage devant l’Assemblée Nationale automne 2023, la modification de la « Revenu de Solidarité Active » (RSA) avait suscité de vives controverses. Les principaux griefs de la gauche, des syndicats et des organisations de lutte contre la pauvreté étaient centrés sur le nouvel « accompagnement » instauré pour les bénéficiaires, qui sont désormais tenus de travailler au moins quinze heures hebdomadaires pour recevoir les 607,75 euros mensuels (pour une personne seule). Les législateurs de la République en Marche avaient dû faire appel à leurs collègues de Republican pour graver cette promesse de campagne d’Emmanuel Macron de 2022, dans la « loi relative au plein emploi » visant à réduire le taux de chômage de 7,3% à 5% d’ici 2027.
Depuis mars 2023, cette réforme est testée dans dix-huit régions. Après un peu plus d’un an, les premières retombées de ce projet obligeant tous les bénéficiaires à être enregistrés à France Travail (anciennement Pôle emploi) s’avèrent plutôt positives. Il convient cependant de rester prudent, étant donné que cette phase d’essai concerne un petit nombre de personnes, soit un peu plus de 35.000 personnes sur environ 2 millions de bénéficiaires recensés en France. Gabriel Attal, qui vient d’être nommé premier ministre, n’avait pris aucune précaution en mars lorsqu’il a annoncé l’extension de ce projet pilote à vingt-neuf nouvelles zones d’emploi, sans attendre une évaluation complète.
Une fois que l’enregistrement auprès de l’opérateur public est effectué, une évaluation est réalisée, offrant trois options de trajectoires à l’allocataire. Un parcours professionnel destiné aux personnes les plus aptes à travailler, un parcours social visant ceux qui sont moins aptes et un parcours socioprofessionnel destiné à ceux qui sont à mi-chemin. Au premier septembre, 43% des bénéficiaires ayant participé aux expérimentations ont été guidés vers le premier type de parcours. Cette tendance provient principalement du fait que les zones pilotes se concentrent souvent sur les nouveaux bénéficiaires du revenu de solidarité active(RSA), ceux qui sont les plus proches de l’emploi.
Une meilleure compréhension des candidats
Les statistiques les plus prometteuses viennent du retour à l’emploi. Au cours des six mois suivant leur incorporation dans le programme d’expérimentation, 40 % des bénéficiaires ont trouvé un emploi, dont 18 % avec un contrat à long terme (contrat à durée déterminée de six mois et plus ou contrat à durée indéterminée). Cette réussite est due à une meilleure compréhension des participants et à une coopération accrue entre tous les intervenants (secteur départemental, gouvernement, caisse d’allocation familiale, entreprises de transport, etc.).
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