« « Qui compte s’immerger dans la Seine l’été prochain? », questionne Stéphane Mandard, reporter au département Planète du Monde. Autour de lui, une trentaine de personnes venues pour un circuit le long de la Seine durant le festival du Monde, le dimanche 22 septembre. « Dès la première occasion, j’y plonge », annoncent certains visiteurs du festival, alors que d’autres expriment du dégoût et s’exclament : « pas du tout ! » Le reporter, armé de son bonnet de bain, tempère : « Lorsque vous nagez dans une piscine, vous ingérez bien du chlore ! ». Plein d’optimisme, il rêve même de « surfer à Paris ! ».
La Seine a été rendue apte à la baignade lors des récents Jeux Olympiques de Paris avec trois événements olympiques (triathlon, nage en eau libre et paratriathlon) qui s’y sont tenus. Si Jacques Chirac, ex-Président de la République et ancien maire de Paris, l’avait déjà promis dans les années 1990, il semblerait que les parisiens pourront enfin enfiler leur maillot et bonnet de bain à l’été 2025. Proche de l’eau verdâtre de la Seine, la trentaine de participants au festival écoutent attentivement les détails donnés par Stéphane Mandard, qui se passionne par le cours d’eau de la capitale. Il désigne ensuite une section spécifique de la Seine, face à la Bibliothèque Nationale de France (BNF), près des édifices de Bercy. C’est ici qu’un des trois sites de baignade ouverts au public sera établi. Un autre sera aménagé près de l’Île Saint-Louis et le dernier sur le quai de Grenelle.
Des contrôles seront effectués deux fois par jour. »
« Tout comme aux Jeux Olympiques, l’été sera ponctué par deux contrôles de qualité de l’eau par jour pour vérifier son aptitude à la baignade » assure le reporter, essayant de calmer les inquiétudes évidentes des festivaliers quant à la future propreté de l’eau. Cela a clarifié certaines choses pour Monique Eschenbrenner : « Cette visite m’a fourni les outils pour mieux saisir les informations sur la qualité de l’eau et savoir si nous sommes proches d’un seuil de pollution bactériologique ou non ! ». Cette experte nageuse n’est pas encore décidée si elle voudrait échanger les eaux de la piscine où elle se baigne trois fois par semaine pour la Seine !
Après une promenade de quelques minutes, le journaliste révèle à ses spectateurs ébahis une zone graveleuse délimitée par des barrières. « À première vue, cela ne représente rien, mais sous nos pieds se trouve le bassin de rétention d’eau d’Austerlitz, capable de contenir l’équivalent de 20 piscines olympiques !». Pour maintenir la qualité de la Seine, des bassins sont établis le long de la rivière pour retenir les eaux polluées en amont. Auparavant, le fleuve accueillait les eaux usées de plus de 20 000 foyers en Île-de-France et les rejets de nombreuses péniches qui naviguent sur le fleuve. La Seine recevait ces déchets liquide et d’eaux pluviales afin d’éviter une surcharge des systèmes d’égouts. Cependant, l’accès à l’intérieur du bassin est interdit. Bientôt, la surface sera couverte d’un jardin, rendant impossible de deviner qu’une immense structure souterraine en béton se cache en dessous.
Thomas Crouzet s’est exprimé sur l’importance de l’investissement de 1,4 milliard d’euros dans le projet de natation. Bien qu’il s’interroge sur la somme consacrée à des activités de loisirs, il reconnaît néanmoins l’attrait de pouvoir nager dans la Seine après avoir été récemment à Munich, où la baignade est autorisée. Malgré tout, Crouzet admet que la possibilité de nager et de faire de la barque offre une charmante évasion quotidienne. Viviane Platel, qui est aussi une nageuse, est du même avis et avoue qu’elle aimerait nager en longueur dans la Seine à condition que la foule ne la limite pas juste à patauger. Le journaliste Stéphane Mandard a rappelé que jusqu’en 1923, la Seine était une destination prisée des nageurs.
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