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La frégate Shtandart erre sans fin

Le Shtandart, un navire historique russe, et son équipage de sept marins, a abordé de manière discrète l’île d’Aix (Charente-Maritime) le 30 août, après avoir passé l’été à se promener à large de la côte bretonne. Ses voyages interminables d’un port européen à l’autre depuis deux ans et demi sont le résultat des sanctions européennes imposées à la Russie suite à l’invasion de l’Ukraine en février 2022. Vladimir Martus, le capitaine et propriétaire du navire, exprime ses inquiétudes sur l’état délicat du bateau et la souffrance de l’équipage.

Fabriqué volontairement entre 1994 et 1999 pour instruire les jeunes russes à la navigation traditionnelle, ce voilier à trois mâts de 34 mètres est une réplique fidèle d’une frégate du defunt tsar russe, Pierre le Grand. Le capitaine Martus souligne que la construction du vaisseau répond aux méthodes navales anglaises, reflétant aussi l’héritage européen. Le Shtandart est facilement reconnaissable par sa grandeur imposante, sa coque de couleur orange et son lion couronné qui orne la proue. Depuis sa première immersion dans l’eau en 2000, le bateau a souvent participé aux grandes réunions de vieux gréements tels que celui de Brest, l’Armada de Rouen ou Les grandes voiles du Havre.

Bien ancré au large de la Grèce, le Shtandart passait un hiver tranquille lorsque la Russie a déclenché l’invasion de l’Ukraine. Face à ce conflit, nombreux marins ukrainiens à bord ont choisi de rentrer au pays pour se battre. En avril 2022, la décision est prise de fermer les ports européens aux vaisseaux arborant le drapeau russe, contraindant le Shtandraht à annuler son tour estival. Plusieurs groupes favorables à l’Ukraine ont pointé du doigt le navire pour diverses raisons, notamment en Espagne à Castellón en avril, où sa présence n’était pas la bienvenue, tout comme dans le reste de l’Europe. Le capitaine du voilier, même s’il est de nationalité russe, est fier de son héritage ukrainien et se positionne comme un opposant au régime et est contre la guerre. « Nous avons fui la Russie en 2009 parce que nous étions déjà ciblés par des proches de Poutine qui voulait prendre contrôle du navire », déclare le capitaine, mettant en lumière le changement de pavillon du Shtandart, qui navigue maintenant sous le drapeau des Îles Cook depuis le printemps.
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