Ursula von der Leyen, la cheffe de la Commission européenne, a dévoilé, le mardi 17 septembre, l’équipe qu’elle a sélectionnée pour l’accompagner dans la réalisation du projet qu’elle avait présenté, le 18 juillet, au nouveau Parlement européen. Toutefois, en France, cette révélation a été quelque peu éclipsé par la démission de Thierry Breton la veille, qui était jusqu’à lors considéré comme le commissaire que la France aurait désigné. Bien que cette situation ait affecté notre fierté, ce n’est pas le point crucial.
La diminution de l’influence de la France, conjointement avec celle de l’Allemagne, suscite des craintes de stagnation à Bruxelles. Rappelons-nous qu’Angela Merkel, la chancelière allemande, et Emmanuel Macron, le président français, ont su convaincre leurs collègues européens à l’été 2020 d’émettre le premier prêt commun pour financer le plan de relance NextGenerationEU face à l’épidémie de Covid-19.
La période que nous traversons est tout aussi tumultueuse qu’à ce moment-là. Il sera nécessaire d’avoir de l’unité et de la volonté politique pour prendre les mesures et trouver les ressources requises pour répondre aux nombreux défis auxquels l’Europe fait face. Le paysage international semble plus conflictuel que jamais, et les conflits en Ukraine, au Moyen-Orient ou ailleurs ont des répercussions en Europe.
La scène globale devient de plus en plus divisée et hostile, semant le chaos entre la Chine et les États-Unis, et exacerbant le repli nationaliste. En outre, l’urgence climatique se fait plus pressante, avec une multiplication des dérèglements climatiques en Europe (telles que la sécheresse, les vagues de chaleur, les inondations et les feux de forêt), et la transition vers la neutralité carbonique doit être mise en parallèle avec le soutien nécessaire aux populations et entreprises pour affronter ces perturbations. De plus, l’économie de l’Europe est en déclin, sa compétitivité s’amoindrit et les conséquences du vieillissement de sa population pourraient entraver sa productivité et sa croissance future. Face à ce constat, il est évident que des institutions fermement engagées à Bruxelles seront nécessaires dans les années à venir.
Aperçu d’un plan d’action
La Commission fraîchement mise en place s’engage incontestablement dans un projet qui respecte les principes énoncés en juillet, avec un plan d’action clairement défini par Enrico Letta, concernant le Marché Unique, et par Mario Draghi, sur la question de la compétitivité. Par ailleurs, leurs noms sont mentionnés dans chaque lettre de mission adressée aux commissaires par la présidente.
Sous la direction de six vice-présidents exécutifs, les principales lignes directrices de ce projet devraient être établies. Malgré l’apparente disparition du Pacte vert pour l’Europe du discours courant, la poursuite d’une économie sans émissions de carbone demeure un objectif crucial. L’enrichissement et le plan industriel sont enrichis par l’enseignement et l’acquisition de compétences. L’harmonie et la réforme englobent non seulement les enjeux de l’extension et ceux liés à l’agriculture et à la pêche, mais également les problèmes internes et les problématiques liées à la migration. Le secteur « souveraineté, sûreté et démocratie » intègre la souveraineté digitale. Enfin, la politique extérieure, sous l’égide de la Haute représentante Kaja Kallas, devra superviser plusieurs commissaires, notamment ceux liés aux « partenariats internationaux », à « l’état de préparation et gestion de crise » et à la « Méditerranée ». Vous avez encore 50.17% de cet article à lire. Le restant est uniquement accessible aux abonnés.