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22 septembre 2024 22 h 49 min

Russie: 900 bombes, 400 drones

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Pour explorer l’ensemble de nos écrits, y compris les analyses et les récits sur le conflit en Ukraine, jetez un œil aux articles du « Monde ». On ne peut pas oublier la discussion renouvelée sur la dissuasion nucléaire. Cependant, il y a une tension croissante en Ukraine par rapport à la possibilité de coupures de courant massives cet hiver. De plus, la guerre en Ukraine a révélé les nuances de la neutralité suisse.

C’est intéressant de noter que la France maintient une certaine ambiguïté sur l’ampleur d’éventuelles frappes sur la Russie. Si vous avez des questions, n’hésitez pas à consulter notre section de questions fréquemment posées.

Pour plus de détails, cliquez simplement sur une ligne spécifique. Faisons une discussion sur la façon dont Moscou et Kiev exploitent les drones. Au cours des derniers mois, une guerre des drones sans précédent a éclaté entre la Russie et l’Ukraine. Un rapport publié en mai 2023 par un groupe de réflexion britannique spécialisé en défense révèle que les Ukrainiens perdent environ 10 000 drones par mois sur le champ de bataille, soit plus de 300 par jour. Pour donner une idée, l’armée française a un peu plus de 3 000 drones dans ses stocks.

Les Ukrainiens et les Russes utilisent principalement de petits drones civils, qui sont abordables et abondamment disponibles. Ces drones sont utilisés pour surveiller le champ de bataille et guider les troupes ou les tirs d’artillerie. Certains sont même adaptés pour transporter de petites charges explosives qui sont larguées sur des tranchées ou des véhicules blindés.

Les drones-kamikazes, bien que moins nombreux, jouent un rôle crucial dans la guerre moderne. Équipés de charges explosives, ces UAV sont envoyés au-dessus des lignes de front sans cibles désignées au préalable. Lancet-3, drones russes, ainsi que Shahed-136, drones iraniens, sont utilisés par Moscou. En dépit de l’absence d’une flotte navale significative, l’Ukraine a recours à des véhicules marins télécommandés, notamment des kayaks miniatures remplis d’explosifs (450 kilos de TNT) pour défier son adversaire.

Face à l’importance stratégique des drones, l’Ukraine et la Russie ont mis en place des stratégies pour soutenir leurs troupes sur une longue période. Ils ont recours à l’achat en gros de drones civils sur le marché, tout en établissant leur propre capacité de production. L’industrie nationale ukrainienne, qui était encore balbutiante au commencement de la guerre du Donbass il y a une décennie, a depuis lors gagné en force. À la fin d’août, une réplique du drone russe Lancet a été développée par le ministre ukrainien de la transformation numérique et sera bientôt lancée sous le nom de Peroun, le dieu slave de la foudre et du tonnerre.

Malgré les sanctions de l’Occident limitant l’approvisionnement en composants électroniques, la Russie a fait face tant bien que mal. Selon le renseignement américain, Moscou a commencé à construire une usine à Alabouga, une zone économique spéciale, pour produire des drones-kamikazes iraniens, tels que le Shahed-136.

Concernant les réserves de missiles russes, la situation reste incertaine. Les informations fournies par le renseignement ukrainien sont souvent mises en doute, rendant difficile l’évaluation de l’état actuel de l’arsenal de l’armée russe.

Andri Ioussov, le porte-parole de la direction générale du renseignement du ministère de la défense (GUR), a rapporté à Liga.net que l’armée russe possédait environ 2300 missiles balistiques et de croisière avant le déclenchement des hostilités. Ce chiffre est passé à plus de 900 au début de l’année. En complément de ces armes, le porte-parole a ajouté qu’il y avait environ dix mille missiles antiaériens S-300, ayant une portée d’environ 120 kilomètres, et un nombre considérable de S-400, une version plus moderne avec une triple portée.

Vadym Skibitsky, le deuxième responsable du GUR, a suggéré en août que l’armée possédait 585 missiles ayant une portée de plus de 500 kilomètres.

Quant à leurs capacités de production, plusieurs experts estiment qu’elle est passée à une centaine de missiles balistiques ou de croisière chaque mois. En octobre, le GUR a évalué cette production à 115 unités.

De plus, la Russie aurait acquis des missiles à courte portée en Iran et en Corée du Nord et continuerait à se les procurer à ces sources. Reuters a cité plusieurs sources iraniennes confirmant qu’environ 400 missiles iraniens de type Fateh-110 (portée de 300 à 700 kilomètres) ont été livrés à la Russie depuis janvier, date à laquelle un accord aurait été signé. Le nombre exact de missiles achetés à la Corée du Nord reste inconnu, mais 24 ont été lancés en Ukraine entre le 30 décembre 2023 et le 7 février 2024, comme l’a confirmé le procureur général Andriy Kostin. Les débris et les trajectoires analysés par des experts indiquent qu’il s’agirait probablement de KN-23 et KN-24, avec une portée d’environ 400 kilomètres.

Mais qu’en est-il des avions de combat F-16 ?

Au début du mois d’août, l’Ukraine a été dotée de ses premiers avions de combat F-16, fabriqués aux États-Unis et désirés par Kiev depuis le début du conflit. Oleksandr Syrsky, le commandant des forces armées, a déclaré que ces avions modernes aideront à préserver la vie des soldats ukrainiens. Le président du parlement, Ruslan Stefanchuk, a exprimé sa satisfaction face à l’arrivée de cet avion de combat très attendu, capable d’améliorer considérablement leurs capacités.

Cependant, le 30 août, le haut commandement militaire ukrainien a confirmé qu’un de ces avions s’est écrasé, et son pilote a perdu la vie lors d’une tentative de parade à une attaque massive de missiles russes sur tout le territoire ukrainien quelques jours auparavant. Kiev avait fait de nombreuses demandes pour se voir livrer des F-16 américains depuis le début de l’invasion russe en février 2022. Durant août 2023, le président américain Joe Biden avait approuvé l’envoi de ces appareils américains en Ukraine, bien que les États-Unis ne fournissent aucun de leurs propres avions.

D’ici 2028, 95 avions ont été promis à Kiev par leurs alliés : trente de la Belgique, vingt-quatre des Pays-Bas, vingt-deux de Norvège et dix-neuf du Danemark. À la fin de mai, la Suède s’est également engagée à envoyer un avion de type Awacs, vital pour le renseignement et la coordination d’éventuelles opérations avec des F-16.

En outre, les pilotes ukrainiens doivent être formés à piloter ces avions de combat américains. Onze pays alliés de Kiev se sont engagés à s’occuper de la formation des pilotes.

Quelle assistance militaire ses alliés offrent-ils à Kiev ?

La tendance indique un ralentissement du soutien occidental à Kiev deux ans après le début d’une guerre vastement étendue. La réduction des aides nouvellement mises en place entre août 2023 et janvier 2024, lorsqu’on la compare à la même période de l’année précédente, est soulignée dans le dernier rapport de l’Institut Kiel de février 2024. Il est probable que cette tendance se poursuive, compte tenu des difficultés du Sénat américain pour voter des aides et du blocage hongrois qui a entravé l’adoption d’une aide de 50 milliards d’euros par l’Union européenne (UE) le 1er février 2024. Notamment, ces deux paquets d’aides ne sont pas encore inclus dans le dernier bilan de l’Institut Kiel, qui se termine en janvier 2024.

Le rapport de l’institut allemand indique que le nombre de donateurs diminue et se centralise autour d’un groupe de pays incluant les États-Unis, l’Allemagne et les pays du Nord et de l’Est de l’Europe. Ces nations promettent une aide financière conséquente et un armement avancé. Depuis février 2022, les pays soutenant Kiev se sont engagés à contribuer au moins 276 milliards d’euros en aide militaire, financière et humanitaire.

Intrinsèquement, les nations les plus fortunées ont été les plus généreuses. Les États-Unis se distinguent en premier lieu avec une aide annoncée dépassant 75 milliards d’euros, dont 46,3 milliards sont destinés à l’aide militaire. Les pays de l’UE ont proposé des aides bilatérales (64,86 milliards d’euros) et des aides collectives par le biais des fonds de l’UE (93,25 milliards d’euros), totalisant 158,1 milliards d’euros.

En examinant les contributions des pays donateurs en fonction de leur produit intérieur brut (PIB), on constate une modification dans le classement. Les États-Unis se retrouvent ainsi à la vingtième position, avec 0,32 % de leur PIB, largement surpassés par des pays limitrophes de l’Ukraine et d’anciennes républiques soviétiques alliées. L’Estonie occupe la première place pour les aides en pourcentage de PIB avec 3,55 %, suivie par le Danemark (2,41 %) et la Norvège (1,72 %). La Lituanie (1,54 %) et la Lettonie (1,15 %) complètent le top 5. Ces trois pays baltes, partageant tous des frontières avec la Russie ou son allié, la Biélorussie, figurent parmi les donneurs les plus généreux depuis le début du conflit.
Dans ce classement basé sur le pourcentage de PIB, la France se situe en vingt-septième position, avec 0,07 % de son PIB, immédiatement suivie par la Grèce (0,09 %). Depuis le début de l’agression russe en Ukraine, l’aide fournie par la France a constamment baissé – le pays était vingt-quatrième en avril 2023 et treizième à l’été 2022.
Qu’en est-il des tensions à la frontière entre l’Ukraine et la Pologne ?

Les mois précédents ont vu une tension montante entre l’Ukraine et la Pologne, principalement due à l’importation de céréales ukrainiennes. La source de ce conflit remonte au printemps 2022, lorsque l’Union européenne a créé des « corridors de solidarité » facilitant l’exportation de produits agricoles ukrainiens, sans taxe, vers l’Afrique et le Moyen-Orient. La Fondation Farm, un groupe de réflexion sur les questions agroalimentaires internationales, révèle qu’environ 50% des céréales ukrainiennes finissent leur voyage à travers l’Union européenne. Ces céréales sont généralement vendues à des prix plus bas que le blé produit au sein de l’UE, particulièrement dans les pays d’Europe centrale.

Face à cette situation, certains pays de l’UE, tels que la Pologne, la Bulgarie, la Hongrie, la Roumanie et la Slovaquie, craignant des perturbations du marché local et une baisse des revenus agricoles, ont décidé d’arrêter unilatéralement leurs importations en avril 2023. Bruxelles a approuvé cette mesure, à condition qu’elle n’entrave pas le transit vers d’autres pays et ne dure que quatre mois. Cependant, la Pologne a choisi de maintenir fermée sa frontière aux céréales ukrainiennes à la fin de l’été, soutenant que le problème de base persistait, tandis que Bruxelles indiquait que l’embargo n’était plus justifié car leurs analyses démontraient que la distorsion des marchés nationaux de céréales n’existait plus.

Les exploitants agricoles en Pologne ont créé un blocus à la frontière polono-ukrainienne dans le but d’arrêter l’entrée des véhicules ukrainiens sur leur sol national. Les manifestants exigent une prohibition totale des produits alimentaires et agricoles venant d’Ukraine. Ils protestent contre l’augmentation drastique de leurs frais de production pendant que leurs silos et dépôts sont pleins à craquer et les tarifs sont au plus faible. Le président de l’Ukraine a exprimé au début de 2024 que ce blocus de la frontière polonaise reflète « l’érosion de la solidarité » vers son pays et a sollicité des discussions avec la Pologne. « Seule Moscou se réjouit » de ces tensions, a-t-il déclaré, en pointant du doigt « l’émergence de slogans résolument pro-Poutine ».