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Liban : Finul, risque dérapage

La patrouille guidée par le lieutenant Guillaume a été suspendue le vendredi 20 septembre. Malgré la tranquillité autour de la base Deir Kifa, où 600 soldats français de la Force intérimaire des Nations Unies (FINUL) au Liban sont postés, l’état d’alerte a été augmenté. En conséquence, tous les déplacements le long de la frontière israélienne, où les soldats français étaient censés effectuer leur patrouille à environ 15 km de distance, ont été prohibés.

L’instruction a été transmise par le commandement de la force des Nations Unies à Naqoura, suite à un avertissement des Israéliens – en utilisant le moyen de liaison – concernant une éventuelle activité opérationnelle au sein du territoire libanais après une soirée marquée par de lourds bombardements. Le lieutenant Guillaume, qui commande neuf hommes du 1er régiment de spahis de Valence (cavalerie), rapporte que les patrouilles sont annulées une à deux fois par mois selon les situations. Et généralement, notre mission n’est pas significativement impactée par les tensions provenant de conflits.

Au fil de la journée, les tirs ont nettement augmenté. À partir de Deir Kifa, on pouvait seulement observer, à l’aide de l’œil nu, une rafale de roquettes lancées par le Hezbollah à environ 4 km de distance au début de l’après-midi. Cependant, cela n’a pas interféré avec le routine habituelle du contingent français. Par contre, l’assassinat d’Ibrahim Aqil, un des dirigeants du Hezbollah en banlieue sud de Beyrouth, en fin d’après-midi, a prédit un échange de tirs plus intenses dans toute la zone de la FINUL au sud du fleuve Litani, où se trouve un territoire de taille équivalente à deux départements français sur lequel 10000 soldats de quarante nationalités différentes travaillent.

«Contexte sécuritaire dégradé»

Dans les deux dernières semaines, la montée de la violence et le risque d’une escalade incontrôlable se sont manifestés. Le colonel Maurin, le chef de la Réserve de Force Commandante (FCR) de la Finul, note qu’il y a eu une augmentation notable de l’intensité des frappes, qui ont doublé, voire triplé, cette semaine. Ces frappes aériennes ont atteint un ordre de magnitude similaire. La spécificité de la mission rapide de la Finul, pilotée par le contingent français, est remarquable dans ces conditions.
La force composée d’un bataillon de 700 hommes, constitué d’une variété d’unités – infanterie, reconnaissance, ingénierie, pompiers – dispose de ressources uniques pour surveiller l’espace aérien au sein de la Finul, notamment grâce à un module de radar Cobra. En parallèle, ils contribuent à la mission d’interposition, partageant cette responsabilité avec la force des Nations Unies dans le contexte de la résolution 1701, mise en place après la guerre entre Israël et le Hezbollah en 2006.
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