Dès l’entrée dans le hall de la conférence du parti Reform UK à Birmingham, l’ambiance est définie. Les visiteurs reçoivent leurs badges d’identification aux bornes en inscrivant simplement leur nom de famille, illustrant l’efficacité nouvellement professionnelle du parti, selon un de ses membres. L’objectif premier, déclaré lors de la conférence du 20 septembre, est de se transformer en un parti de gouvernement capable de remporter les élections législatives britanniques de 2029.
Le leader de Reform UK, Nigel Farage, s’exprime avec passion devant 4000 participants ravis. Ce politique influent de 60 ans, à l’origine fondateur du Parti UKIP qui a déclenché le Brexit, s’imagine déjà à Downing Street après avoir percé la barrière traditionnelle du système électoral de Westminster qui favorise les partis du centre. Cinq membres du Reform UK, dont Farage lui-même, ont été élus aux élections parlementaires du 4 juillet.
« Il faut formuler une stratégie de victoire » insiste Zia Yusuf, Président du parti. Ce dernier présente les sceptiques, qui considèrent leur ascension au pouvoir improbable, comme étant du même acabit que ceux ayant douté de la réalisation du Brexit. « Nous envisageons la formation d’une armée de bénévoles pour construire une force invincible », ajoute l’homme d’affaires fortuné. Farage se félicite également d’avoir vu le nombre de membres du parti atteindre 80 000 et la mise en place de 200 unités locales à travers le pays. Le parti, qui a été créé en 2019, a connu une croissance significative depuis qu’en mai, Farage a décidé de lui consacrer tout son temps, abandonnant sa carrière de présentateur télévisé sur GB News et réduisant son soutien à la campagne de Donald Trump.
Selon Helena French, une militante originaire de la région de Louth et Horncastle, au nord-est de l’Angleterre, le pays est en train de décliner et nécessite un dirigeant aussi puissant que Nigel Farage. Elle partage que le candidat du Reform UK dans sa région a fini deuxième en ne recueillant que 5 000 voix, terminant derrière le candidat conservateur. Enthousiaste, elle se prépare déjà pour les prochaines élections locales prévues pour mai 2025. Le parti Reform UK n’est pourtant pas très présent dans le pays, mais vise également les élections parlementaires régionales en Écosse et au Pays de Galles en 2026.
Kevin et Susan Boucher, un couple militant gallois, partagent leur stratégie pour sélectionner les prochains candidats pour le Senedd (Parlement gallois) : auditions, vérifications des antécédents des candidats, etc. Kevin Boucher croit que leurs candidats ont une bonne chance d’être élus au Senedd car le système de vote est partiellement proportionnel. Il ajoute que les gens sont fatigués du parti travailliste, qui est majoritaire depuis 25 ans. Susan Boucher se plaint toutefois de la situation actuelle au Pays de Galles, notant le déclin du niveau d’éducation et les longs délais d’attente dans les urgences des hôpitaux.
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