Catégories: Actualité
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22 septembre 2024 16 h 49 min

Kerangal : Plus de rêve

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Maylis de Kerangal, l’auteur de « Jour de ressac », a situé son nouveau roman dans la ville portuaire du Havre, qu’elle a transformée en un véritable protagoniste de l’histoire. Ses œuvres précédentes nécessitaient également une véritable immersion et des recherches documentaires approfondies pour donner vie aux lieux qu’elle décrit. Elle apprécierait sûrement de nous partager comment ces endroits ont influencé sa création littéraire.

Bien que nous n’ayons pas pu la rencontrer au Havre, une rencontre dans un café parisien a compensé cette déception. Parler de l’image de la skyline du Havre, qui orne la couverture de son livre, était particulièrement instructif. Elle souligne que l’image se trouve dans une zone grise où l’on ne peut pas immédiatement déterminer si c’est une photo ou une peinture, une réalité ou sa représentation.

Dans « Jour de ressac », l’objectif recherché par l’écrivaine était d’exister dans cet entre-deux et de faire apparaître l’image mentale de sa ville d’enfance et d’adolescence, le Havre. Elle a voulu, surtout, proposer aux lecteurs une immersion dans l’histoire de cette ville, largement ravagée par les bombardements de 1944, puis reconstruite selon les plans de l’architecte Auguste Perret. Selon elle, le rôle de l’écriture est de construire des histoires, des situations et des personnages dans un bain très organique de langage, afin de transmettre une expérience vécue.

Oubliez l’idée d’une visite guidée de la ville et ne vous attendez pas à ce que Maylis de Kerangal partage des histoires sur des endroits loufoques qu’elle aurait pu fréquenter lorsqu’elle y résidait. L’écrivaine, née à Toulon en 1967, n’est pas particulièrement désireuse de s’attarder sur les détails de sa vie personnelle. Cependant, elle n’hésite pas à laisser ses pensées errer librement lorsqu’on lui présente des hypothèses. Elle choisit de se révéler en pensant à haute voix, démontrant à travers ses hésitations, son exigence de précision et l’attention sincère qu’elle accorde à son interlocuteur, sa manière de penser et sa sensibilité plutôt que les facteurs qui auraient pu les influencer.

Coïncidences

Chaque livre qu’elle a publié au cours des vingt-quatre dernières années, fait référence à une ville normande, note l’écrivaine. C’est la première fois, cependant, que cette ville devient une véritable « source d’inspiration onirique ». « Dans ce livre, j’ai le sentiment d’avoir accordé plus d’espace que d’habitude à la part de rêverie dans mon écriture », remarque l’auteure de Naissance d’un pont (Verticales, 2010), en réponse à une question sur les coïncidences qui ponctuent Jour de ressac.

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