Le Brésil maintient toujours l’interdiction d’accès au réseau social X, en dépit des tentatives de l’entreprise américaine pour rétablir son service. En effet, bien qu’un représentant légal ait été désigné dans le pays, ce n’est que la première étape vers le rétablissement du service. La suspension restera effective jusqu’à ce que d’autres exigences soient satisfaites, a statué le juge brésilien Alexandre de Moraes le 21 septembre.
Selon le magistrat, le réseau social n’a toujours pas respecté toutes les conditions nécessaires pour lever l’interdiction. De Moraes a donc accordé cinq jours à l’entreprise pour fournir des documents complémentaires.
Le juge de la Cour suprême et Elon Musk, propriétaire de X, sont engagés dans un conflit visant à lutter contre la diffusion de fausses informations au Brésil. La suspension du réseau en août fait suite au refus de Musk de supprimer des dizaines de comptes d’extrême droite accusés de propager des fausses informations, ainsi qu’à son échec à désigner un nouveau représentant légal dans le pays, comme il lui était demandé. Environ 22 millions d’utilisateurs sont impactés par cette interdiction, dans le plus grand pays d’Amérique latine.
De Moraes a également imposé une amende d’au moins 5 millions de réaux (810 000 euros) à X pour avoir enfreint l’ordre de suspension. Cela est arrivé lorsque le service a été brièvement accessible suite à une manipulation technique contournant le blocage mis en place par le gouvernement. X a nié avoir agi délibérément, affirmant que cet accès était le résultat « accidentel et temporaire » d’un changement de fournisseur de réseau. Toutefois, le service a de nouveau été suspendu.
Selon le juge Moraes, X s’est mis en tête de façon « malintentionnée, illégale et persistante » de défier le système judiciaire brésilien. L’homme d’affaires Elon Musk a surnommé le juge « dictateur diabolique » ou encore « Voldemort », le sorcier maléfique de la saga Harry Potter, tandis que le magistrat brésilien a insisté sur le fait que X ne pouvait pas être autorisé à propager des fausses informations susceptibles de menacer la démocratie.
La décision de suspendre X a été applaudie par la gauche brésilienne, soutenue par le président Luiz Inacio Lula da Silva, alors que la droite d’opposition et l’ancien président d’extrême droite, Jair Bolsonaro, l’ont décriée comme une censure jugée inconstitutionnelle par ces derniers.
De surcroît, le juge a mis sous séquestre les biens de X et de Starlink, l’opérateur Internet par satellite d’Elon Musk, qui fonctionne au Brésil depuis 2022, notamment dans les régions isolées de l’Amazonie. Cette action vise à assurer le règlement des amendes infligées au réseau social pour avoir violé des arrêtés de justice.
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