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21 septembre 2024 5 h 47 min

Sri Lanka : espoir après révolution

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Alors que la nuit descend sur Colombo, une bouffée d’air frais est apportée. Dans l’humidité étouffante de la mousson, des milliers de Sri-Lankais sont rassemblés depuis longtemps, dans l’attente d' »AKD », le candidat surprise de gauche à l’élection présidentielle. Anura Kumara Dissanayake tient son dernier rassemblement de la campagne le mercredi 18 septembre.

Priyantha Abeyratne, se tenant en arrière du rassemblement massif, a les yeux pleins d’espoir. « J’approche les 70 ans et il se peut que ce soit la dernière fois que je vote. Je compte faire ce qui est nécessaire pour le pays », déclare cet avocat à la retraite. Malgré une vie relativement aisée, il prétend que ses revenus ne suffisent pas pour subvenir à ses besoins quotidiens. Il n’est pas le seul dans cette situation, une grande partie des Sri-Lankais ressentent la même douleur après cinq années d’une crise sans fin. À Colombo et dans tout le pays, de jeunes personnes, des femmes, des personnes âgées portent des t-shirts bordeaux, arborant les couleurs du candidat marxiste charismatique, qui a sélectionné une boussole comme symbole de sa campagne.

Deux ans après avoir évincé le clan Rajapaksa du pouvoir, les citoyens sont une nouvelle fois invités à voter le samedi 21 septembre, avec 38 candidats en lice. Peut-être que l’île de vingt-deux millions d’habitants est sur le point de tourner une nouvelle page de sa révolution civique.

Plan de sauvetage du FMI.

Suite à des mois de rareté de produits de première nécessité tels que l’essence, l’électricité, la nourriture et les médicaments, l’année 2022 a vu une révolte généralisée, l’Aragalaya ( »la lutte »), se répandre à travers toute l’île. Cette révolte avait pour objectif principal l’éviction du président Gotabaya Rajapaksa, perçu comme étant à l’origine de la débâcle économique du pays le plus avancé d’Asie du Sud, incapable de rembourser l’énorme dette accumulée suite à ses investissements incohérents et à sa mauvaise gestion. Le 13 juillet 2022, contraint de s’exiler suite à la pression populaire, il a depuis repris le pays, résidant dans une luxueuse demeure à Colombo offerte par le gouvernement.

Son remplaçant, Ranil Wickremesinghe, âgé de 75 ans, soutenu par la faction Rajapaksa et choisi par le Parlement, a conclu un plan de redressement avec le Fonds monétaire international (FMI) en mars 2023. Ce plan a permis d’obtenir un prêt de 2,9 milliards de dollars. Wickremesinghe, un homme d’Etat chevronné qui a déjà servi six fois en tant que premier ministre, a réussi à stabiliser l’économie. L’inflation est tombée en dessous de 5%, la croissance économique – 5,3% au premier trimestre, 4,7% au second – a repris après deux ans de forte contraction, les réserves de devises se reconstituent progressivement et le déficit public est en diminution.

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