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21 septembre 2024 8 h 47 min

Kamala Harris: Droits reproductifs centraux

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Kamala Karris est connue pour émaner une aura de « guerrière joyeuse ». En dépit de l’accueil chaleureux qu’elle reçoit généralement lors de ses apparitions publiques lors de la campagne présidentielle, sa visite éphémère au nord d’Atlanta, plus précisément dans le comté de Cobb, était exceptionnellement sérieuse ce vendredi 20 septembre. Sa chanson préférée, « Freedom » de Beyoncé, était absente pour cette fois. Elle a saisi cette occasion pour prononcer un discours personnel et sans détour sur l’avortement, une problématique qui est devenue centrale depuis juin 2022 pour elle en raison de la décision de la Cour Suprême d’abolir ce droit sur le territoire fédéral.

Elle s’est exprimée devant une foule de 300 personnes regroupées dans une salle de spectacle, où elle a vivement critiqué les « lois obscures et immorales » adoptées par une vingtaine d’États américains, qui visent à interdire ou limiter considérablement l’accès à l’avortement. « C’est une crise de santé et Donald Trump en est le maître d’œuvre », a-t-elle déclaré.

Pour la candidate démocrate, parler de l’avortement est essentiel pour mobiliser les femmes et les jeunes, dont le vote pourrait changer la donne dans des États clefs comme la Géorgie. Les sondages dans cet état sont incertains.

Cependant, l’avortement est également le sujet qui passionne le plus Kamala Harris. Sa stratégie politique est de dépasser la discussion traditionnelle de gauche, dite « pro-choix », et d’aborder le sujet sous un angle plus large : celui des droits menacés – y compris la fécondation in vitro et la contraception – et celui de l’égalité d’accès aux soins.

Par exemple, Zaina Malembo, âgée de 19 ans, s’est engagée dans cette lutte. Elle est fille de pasteurs pentecôtistes et membre des Jeunes démocrates à l’Université d’Etat de Géorgie, où elle se spécialise dans les politiques publiques. « L’avortement est un thème sensible pour moi. En tant que croyante en Jésus-Christ, je respecte le don de la vie qui nous est accordé. Un avortement est semblable à l’invitation à la mort en soi. Néanmoins, j’ai cherché de l’information et j’ai lu sur la justice reproductive, sur son origine », raconte Zaina Malembo, qui a la volonté d’être une représentante ou une sénatrice à l’avenir. « C’est une question de santé. C’est de garantir que chaque femme obtienne ce dont elle a besoin pour gérer au mieux sa grossesse et tout ce qui suivra. »

Dans un État comme la Géorgie, où le taux de mortalité maternelle est parmi les plus élevés du pays, cette perspective est importante pour toutes les femmes, en particulier les plus démunies et les Afro-Américaines. Lors de son discours, Kamala Harris a tourné le dos à un auditoire uniquement féminin, alors que les hommes étaient peu nombreux devant elle. « Et ces hypocrites veulent commencer à discuter de « ce qui est dans le meilleur intérêt des femmes et des enfants », lance la candidate au sujet des Républicains. Où étaient-ils ? Où étaient-ils lorsqu’il s’agissait de s’occuper des femmes et des enfants d’Amérique ? Où étaient-ils ? Comment peuvent-ils oser? » L’indignation de Kamala Harris et les acclamations du public sont d’autant plus sincères que cette cause a un visage dans l’état de Géorgie: celui de la défunte, Amber Nicole Thurman.

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