Catégories: Actualité
|
20 septembre 2024 22 h 50 min

Luis Vassy dirige Sciences Po

Partager

Suite à une période tumultueuse de plusieurs mois, l’Institut d’études politiques de Paris, aussi connu sous le nom de Sciences Po, est sur le point de nommer un nouveau directeur. Les instances de direction de l’institution ont choisi Luis Vassy, un diplomate âgé de 44 ans, pour prendre les rênes de l’école renommée. Cette information a été confirmée par l’institution le vendredi 20 septembre.

Le bord de la Fondation nationale des sciences politiques (FNSP), l’organe supérieur de Sciences Po, a voté en faveur de Luis Vassy. Il a reçu 19 voix sur les 25 votants parmi les deux derniers candidats en compétition. Le conseil de l’institut, l’autorité de gouvernance interne de l’institution, avait déjà voté pour lui la veille.

Luis Vassy, un ancien étudiant de l’ENA où il était dans la même promotion que le président Emmanuel Macron, de l’ENS Cachan et de Sciences Po, a occupé le poste de chef de cabinet pour les ministres des affaires étrangères successifs, Catherine Colonna et Stéphane Séjourné, depuis 2022. Il a également servi comme ambassadeur de France aux Pays-Bas.

Dans sa proposition de candidature, Vassy, qui est d’origine franco-uruguayenne, a déclaré que Sciences Po devrait envisager une triple rénovation afin de restaurer son image, restructurer son projet et réformer sa gouvernance et ses financements. Il a insisté sur le rôle central de l’Europe dans ce processus de rénovation.

Vassy a exprimé sa volonté de réorganiser l’objectif de l’institution afin de rétablir la paix interne et corriger son image auprès des médias, du public, ainsi que des partenaires académiques, institutionnels et financiers. À son avis, les défis contemporains tels que les conflits internationaux, l’environnement, la numérisation et la question européenne devraient orienter l’enseignement et la recherche de cette université moderne.

Luis Vassy propose une révision potentielle des procédures de sélection sur Parcoursup, car selon lui, certains candidats aux profils remarquables ne sont pas actuellement identifiés, que ce soit en termes de compétences académiques ou de leurs qualités telles que l’engagement, la persévérance, la curiosité intellectuelle et le courage.

Il suggère également la création d’une institution centrée sur la gouvernance et les politiques climatiques au niveau de la maîtrise, renforçant les liens avec les études européennes et élargissant les partenariats au « Sud global démocratique » comme l’Inde, l’Amérique latine et l’Asie du Sud-Est. L’objectif derrière cela est de rompre avec l’image de « Harvard à la française » et d’apporter une perspective et des pratiques différentes de celle de l’Occident. En ce qui concerne les études de licence, il recommande de renforcer le tronc commun et d’introduire une culture méthodologique plus solide pour répondre aux défis posés par l’intelligence artificielle.

Sur le plan financier, Vassy préconise la création d’un fonds de dotation et espère accroître la formation continue des hauts dirigeants des entreprises privées, un marché qu’il considère comme significatif.

Enfin, sa nomination devrait mettre un terme aux crises de gouvernance récurrentes. Le dernier incident a conduit à la démission de l’ancien directeur Mathias Vicherat, renvoyé devant la justice dans une affaire de violences conjugales aves sa compagne. Depuis lors, Sciences Po est dirigé par l’ancien directeur général de Pôle emploi, Jean Bassères, qui a été nommé administrateur provisoire.

Sciences Po, l’institution éducative française, a été confrontée à diverses crises et controverses au fil des ans, notamment concernant le leadership. En novembre 2021, Mathias Vicherat a repris les rênes de l’établissement après la démission forcée de Frédéric Mion, qui avait caché les allégations d’inceste contre Olivier Duhamel, alors président de la FNSP, l’organisme supervisant Sciences Po. Avant Mion, Richard Descoings dirigeait l’école, mais il est décédé de manière inattendue dans une chambre d’hôtel à New York en 2012.

Par ailleurs, l’école a été ébranlée par des polémiques liées aux actions militantes de ses étudiants propalestiniens au cours des derniers mois. En mars, des allégations d’antisémitisme ont surgi après l’occupation d’un amphithéâtre par des étudiants, ce qui a suscité des controverses et a conduit à une visite sur site de Gabriel Attal, le Premier ministre et ancien étudiant de Sciences Po.