Le 19 septembre 2023 marque l’anniversaire d’une dévastatrice attaque militaire orchestrée par l’Azerbaïdjan, qui a abouti à l’invasion complète de la république auto-déclarée du Haut-Karabakh, également appelée Artsakh. Cette agression a suivi une autre conquête azerbaïdjanaise au cours de l’automne 2020, qui a conduit à la perte de zones historiquement reconnues comme faisant partie du Haut-Karabakh.
La situation a été exacerbée par la fermeture du corridor de Latchine, décidée unilatéralement par l’Azerbaïdjan le 12 décembre 2022. Cela a contraint les résidents à rester à l’intérieur de frontières strictement contrôlées, un plan mis en œuvre avec l’aide notable de la Russie sous le règne de Poutine, malgré le fait qu’elle avait officiellement signé des accords de paix entre les parties en conflit.
En conséquence de ce blocus visant à écraser la résistance du peuple de l’Artsakh, les 120 000 habitants ont été conduits à un état de famine extrême, entraînant les premiers décès à la fin de l’été 2023.
Face à la terreur et au traumatisme causés par cette situation, personne n’a choisi de rester le jour où l’armée azerbaïdjanaise et le régime tyrannique de Bakou ont envahi la république auto-proclamée du Haut-Karabakh le 19 septembre 2023. Les tactiques du dictateur Ilham Aliev, qui incluaient l’extermination massive à travers la famine et l’horreur qui s’ensuivit, ont finalement porté leurs fruits, au prix d’un pas de plus vers le génocide.
Même si l’extermination par la faim ne fut pas menée à son terme, en raison de l’intervention d’une offensive terrestre, l’Azerbaïdjan avait clairement lancé un processus de destruction totale. Cela constitue un acte de génocide, qui est, selon la Convention des Nations Unies pour la prévention et la punition du crime de génocide, datée de 1948 et élaborée par Raphaël Lemkin (1900-1959), principalement caractérisé par sa préparation pour permettre une intervention avant la commission du crime final.
L’utilisation de cette méthode génocidaire a entraîné une purification ethnique réussie de la République auto-proclamée du Haut-Karabakh. La population arménienne, craignant pour sa propre survie, s’est réfugiée en République d’Arménie. De ce fait, l’Artsakh a cessé d’exister, que ce soit démographiquement ou humainement parlant. Les occupants ont rapidement effacé toutes preuves d’une civilisation précédente, que ce soit des monuments historiques, des lieux de culte, des symboles politiques ou des noms de rues et de lieux. Ainsi, ils ont mené une campagne de destruction métaphysique, prétendant que les Arméniens n’avaient jamais existé dans le Haut-Karabakh, selon Bakou. Les dirigeants d’Artsakh ont été contraints de dissoudre toutes leurs institutions. Plusieurs d’entre eux ont disparu, comme Ruben Vardanian, philanthrope et ancien ministre, qui a été emprisonné dans des prisons secrètes azerbaïdjanaises après avoir été livré par les Russes.
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