En réponse aux réductions de tarifs imposées par l’Assurance maladie, une grève d’envergure est prévue par les laboratoires d’analyses médicales. De vendredi 20 septembre à lundi, presque tous les laboratoires seront fermés en raison de cette action organisée par les syndicats de biologistes. Sept associations représentatives du secteur, tant public que privé, dont le SNMB, SDBIO (biologistes indépendants) et SNBH (biologistes hospitaliers), ont confirmé cette décision par un communiqué conjoint.
«Ce sera un mouvement d’envergure. Les principaux dirigeants et responsables sont unanimes », a déclaré jeudi François Blanchecotte, président du SDBIO, indiquant que 100% des personnes interrogées soutenaient cette action dans un sondage anonyme.
Les syndicats de biologistes reprochent à la Caisse nationale de l’Assurance maladie (CNAM) d’avoir enfreint un accord triennal (2024-2026) signé en juin 2023. Ils soutiennent que la CNAM a décidé unilatéralement de réduire de 9% les tarifs des actes à partir du 11 septembre, en l’absence de consultation préalable et lorsque le gouvernement était absent.
La dispute entre la CNAM et les syndicats fait suite à une demande plus élevée que prévu d’analyses biologiques dans les premiers mois de 2024 (+ 5,5% en volume). La CNAM propose de maintenir le budget prévu pour l’année (3,784 milliards hors Covid et certains coûts spécifiques en 2024), en réduisant certains tarifs. Elle affirme vouloir simplement « honorer les termes » de l’accord, qui stipule des budgets annuels.
Les tarifs seront renégociés en 2025.
D’après les données communes avancées par les deux parties concernées, l’Assurance maladie envisage de récupérer environ 120 millions d’euros sur les derniers quatre mois de 2024. Cela représente pour les biologistes une baisse de leur chiffre d’affaires. En l’absence d’un ministre de la santé actif, les biologistes ont peu de chances de voir une correction rapide des tarifs, bien qu’ils demandent « une relance des négociations », l’accord étant basé « sur des données incorrectes de la Cnam », a souligné M. Blanchecotte.
Ils estiment que cette situation « menace » les laboratoires locaux et peut causer des fermetures de sites vulnérables, des réductions de personnel ou une réduction des heures d’ouverture.
Dans une lettre envoyée aux syndicats fin août, le directeur de la CNAM, Thomas Fatôme, rappelait que le nombre de laboratoires et de sites de prélèvements augmentait, « passant de 4 266 début janvier 2023 à 4 421 fin mai 2024 ». Les tarifs « seront destinés à être renégociés » début 2025 en « fonction des tendances observées », a-t-il écrit, ne rejetant pas la possibilité d’augmentations si « elles étaient compatibles, voire nécessaires » pour respecter le budget.
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