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19 septembre 2024 21 h 49 min

Stoltenberg avertit contre isolationnisme

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Dans son discours d’adieu le jeudi 19 septembre, Jens Stoltenberg, secrétaire général de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN), a mis en garde ses alliés contre toute envie d' »isolationnisme ». Arrivant à la fin de son mandat de dix ans à la tête de l’OTAN, le dirigeant norvégien a émis plusieurs avertissements et donné quelques conseils dans ce discours final.

Il a déclaré : «Il y a eu des appels de chaque côté de l’Atlantique pour que l’Amérique et l’Europe suivent des voies séparées. L’isolationnisme ne sécurisera personne.». Il a aussi renforcé le fait qu’il ne faut jamais prendre pour acquis la relation entre l’Amérique du Nord et l’Europe. Le nouvel objectif principal de son successeur, l’ancien premier ministre néerlandais Mark Rutte, à partir du 1er octobre, sera de «réunir les 32 pays» de l’alliance.

Dans le passé, Donald Trump, le candidat républicain à la présidence américaine, a critiqué ses alliés européens pour être de «mauvais payeurs», allant même jusqu’à menacer de les abandonner en cas d’attaque russe si leur contribution financière à l’alliance n’était pas suffisante.

Malgré les remises en question, les divisions et l’obsolescence apparente de l’Alliance atlantique, Stoltenberg a affirmé que l’OTAN reste forte, soudée et plus pertinente que jamais.

« Nous sommes appelés à assumer le coût de la paix », a mis en relief le chef de l’OTAN, sollicitant un plus gros budget de la part des alliés. « Avec davantage de fonds, notre défense gagnera en robustesse, notre dissuasion sera d’autant plus performante, et notre protection sera ainsi accentuée » a-t-il insisté, reconnaissant la complexité de la tâche pour les gouvernements en place. Toutefois, « Il est de mon devoir de leur faire comprendre que rien n’est au-dessus de la paix et de la sécurité », a-t-il martelé.

23 sur 32 pays membres ont atteint le but fixé par l’OTAN dix ans auparavant de dédier au moins 2 % de leur PIB aux dépenses militaires. C’est une « excellente nouvelle », mais « l’inconvénient, c’est que cela ne garantit plus notre sécurité », a-t-il renchéri.

Plusieurs nations européennes sont réticentes à augmenter leurs dépenses, après des périodes de restrictions budgétaires facilitées par l’implication militaire des États-Unis dans l’alliance.

La guerre en Ukraine occupe le cœur des discussions. En ce qui concerne le conflit en Ukraine, M. Stoltenberg, qui a dû y faire face dès son entrée à la tête de l’OTAN, après que la Crimée a été annexée par la Russie en 2014, a exhorté les alliés à dialoguer avec Moscou, au risque de contrarier certains, tels que la Pologne ou les pays baltes. « Nous devons engager le dialogue avec nos voisins, aussi ardu que ce soit » a-t-il déclaré. Mais « l’Ukraine doit se positionner face à la Russie en position de force », a-t-il aussitôt précisé.

De plus, « Tout accord de paix futur doit être soutenu par une solidité militaire durable, pas seulement des traités écrits sur du papier » a-t-il encore prévenu, faisant référence à l’échec des accords de Minsk, signés avec la Russie après 2014.

« En offrant la possibilité aux Ukrainiens de faire comprendre que [le dirigeant russe, Vladimir Poutine,] ne pourra pas triompher sur le terrain de guerre, vu que le coût sera considérable, notre rôle est assumé », a-t-il soutenu avec fermeté.
Il a exprimé une certaine déception que l’OTAN n’ait pas offert plus de soutien militaire à l’Ukraine après 2014.
Selon lui, si un soutien plus fort avait été mis en place dès le début, l’attaque de la Russie contre l’Ukraine aurait eu un coût beaucoup plus conséquent pour eux.
Sur le plan financier, M. Stoltenberg a mis en garde contre le danger d’une reproduction des erreurs passées avec la Russie dans les relations avec la Chine.
Il a souligné que Moscou avait employé son gaz comme un moyen de nous dissuader d’aider l’Ukraine. « Avec la Chine, nous ne devons pas réitérer les mêmes erreurs et dépendre de ses terres rares », cruciales pour la fabrication de produits tels que les téléphones portables, a-t-il averti.
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