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19 septembre 2024 16 h 49 min

Réforme démocratie, clé du possible

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La réaction publique face à l’abus de pouvoir d’Emmanuel Macron a été manifeste partout dans l’Hexagone. Que se passe-t-il ensuite ? Quand aura lieu la prochaine manifestation orchestrée par les hauts dirigeants des formations politiques de gauche ? Allons-nous continuer à attendre leurs instructions, à répondre à l’appel de ces dirigeants pris dans leurs propres luttes internes, loin des soucis quotidiens de chacun ? Quelle durée devrons-nous tolérer que les candidats éternels à la présidence multiplient leurs critiques sur le refus de démocratie d’un président en difficulté pour dissimuler leur propre ambition de pouvoir, et leur dédain des pratiques démocratiques de base au sein de leurs propres organisations ? À qui pensent-ils faire croire tout ça ?

Nous avons passé deux mois à patienter pour la nomination du premier ministre, espérant entendre des voix pour décrier la situation des victimes des désastres qui affectent notre monde. Pourtant, ce fut le silence : en France, un voile de silence a recouvert la catastrophe éducative nationale et, plus généralement, l’état alarmant des services publics. Pendant la période enchantée des Jeux Olympiques, des migrants mouraient dans leurs embarcations de fortune, pendant que les dictateurs menaient leurs guerres à leur guise, de Gaza à l’Ukraine, du Soudan au Venezuela, et l’ultra-droite montait en puissance, en Europe et ailleurs.

Alors qu’un silence gêné régnait parmi nous sur la violence du Hamas, des discours antisémites intensifiaient la confusion croissante entre Israël, sous le joug d’un Benyamin Netanyahu implacable, et tous les juifs, y compris ceux qui le dénoncent le plus. Ainsi, le clivage s’élargissait entre les partisans des deux camps.

Durant cette période, les délégués du Nouveau Front Populaire, adoptant un discours populiste, se sont appliqués à convaincre leur base de leur aptitude à réaliser une grande part de leur plateforme. Aucun d’entre eux n’a jugé nécessaire d’adresser le public pour expliquer l’énorme effort requis si nous souhaitons changer les relations sociales, qui se basent depuis des années sur la loi de la jungle, tout en envisageant de construire une société diversifiée.

Au nom du néolibéralisme
Dans la dominance de l’économie, dénoncée il y a longtemps par l’économiste hongrois Karl Polanyi (1886-1964), logiquement et malgré les hésitations habituelles, le chef de l’État a finalement désigné un premier ministre de droite, répondant ainsi aux aspirations de l’extrême droite. Depuis son entrée en fonction, quelle que soit l’issue des sondages populaires, Emmanuel Macron a dirigé au nom du néolibéralisme, en descendant direct des occupants successifs du célèbre palais de l’Elysée. Cette décision n’est pas surprenante, étant donné que la plupart des députés se positionnent à droite et à l’extrême droite du spectre politique. En dépit de la résistance remarquable des votants et du freinage de la progression du Rassemblement National, la gauche, bien que majoritaire, demeure en fait minoritaire.

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