Pour la première fois depuis l’incident d’agression à l’arme blanche survenu il y a environ une semaine, le président de l’Union des Comores, Azali Assoumani, a été aperçu en public ce jeudi 19 septembre. Des images vidéo fournies par le secrétariat général du gouvernement le montrent présidant le conseil des ministres. Vêtu d’un costume, un pansement épais couvrait la portion gauche de son front. Il est vu s’installer dans sa voiture, accueillir ses conseillers et ministres avec le sourire, avant de s’asseoir à l’extrémité de la table du conseil et de commencer à consulter ses fichiers. Bien que le convoi présidentiel ait été aperçu entrant à la présidence par des journalistes de l’Agence France-Presse (AFP), l’accès à la presse n’a pas été autorisé.
M. Assoumani, âgé de 65 ans, n’avait pas été aperçu en public depuis le 13 septembre. Ce jour-là, il a été « légèrement blessé à l’arme blanche » par un jeune soldat, selon la présidence, alors qu’il assistait à des funérailles religieuses à Salimani-Itsandra, une petite commune dominant Moroni. Aucune photographie de lui n’avait été diffusée depuis l’incident.
Bien que les autorités aient insisté sur le fait qu’il se portait bien, son absence inhabituelle aux célébrations du Mawlid (commémorant la naissance du prophète Mahomet), à Moroni, deux jours seulement après l’attaque, a soulevé des questions. C’est un événement clé dans cet archipel de l’océan Indien, où près de la totalité des 870 000 habitants pratiquent l’islam. M. Assoumani a reçu une blessure au cuir chevelu lors de l’attaque.
L’un des conseillers du président comorien et un diplomate avaient révélé anonymement à l’AFP que le leader comorien avait décidé de ne pas assister à l’assemblée générale des Nations unies (ONU), qui débute le 22 septembre à New York; un événement qu’il ne rate généralement pas.
« Je peux vous garantir qu’il est en bonne santé, tant sur le plan physique que mental. C’est son pansement à la tête qui le dérange (…), c’est un inconvénient esthétique, » a déclaré Msaïdié Houmed, le conseiller politique du président, lors d’un entretien avec l’AFP mercredi, pendant qu’il expliquait pourquoi le président était absent. « C’est le même Azali [Assoumani] que nous avions avant » qu’il soit la cible de cette agression, a-t-il déclaré. Les autorités n’avaient pas voulu « par respect pour la confidentialité médicale » divulguer la nature ou l’ampleur des blessures du président.
Cependant, le ministre de l’énergie, Aboubacar Saïd Anli, premier selon l’ordre protocolaire du gouvernement, avait laissé entendre devant la presse qu’il avait été touché au « cuir chevelu, une zone qui saigne beaucoup », nécessitant des « sutures. »
Un témoin de l’attaque, qui avait choisi de rester anonyme, avait révélé à l’AFP que « l’agresseur était comme un fou, il s’est précipité sur le chef de l’Etat », qui se trouvait sur la terrasse de la résidence d’un notable décédé. « Il l’a d’abord attaqué avec un couteau, puis il l’a passé à tabac », a-t-il raconté. « Sans l’intervention d’une tierce personne, je pense vraiment que le chef de l’Etat n’aurait pas survécu. »
L’auteur de l’attaque est décédé.
Les raisons derrière l’attaque demeurent floues. Suite à l’assaut, le Procureur de la République de Moroni, Ali Mohamed Djounaid, a déclaré que le coupable, un jeune militaire âgé de 24 ans, avait été appréhendé juste après l’incident. Cependant, il a été retrouvé mort dans sa cellule le matin suivant, avant qu’on ait pu lui poser des questions. L’officier de justice n’a pas divulgué l’emplacement de la détention ou l’entité chargée de sa sécurité.
Deux investigations ont été lancées; une concernant l’attaque contre le président et l’autre sur les circonstances du décès de l’attaquant, a expliqué Djounaid, précisant que le corps avait été remis à la famille sans délai, laissant entendre qu’aucune autopsie n’avait été requise par le procureur. Conformément à la tradition islamique, l’attaquant a été inhumé le samedi, quelques heures après sa mort.
Autrefois commandant en chef de l’armée, Azali Assoumani a assumé le pouvoir en 1999 à la suite d’un coup militaire. Après son élection en 2002, il a remis le pouvoir en 2006, pour être réélu en 2016, puis en 2019 et en janvier. L’élection de janvier, qui a été contestée, a provoqué deux jours de manifestations violentes. Assoumani est critiqué pour son autoritarisme croissant au sein de cet archipel de trois îles situé au centre du canal de Mozambique, où il occupe à la fois les rôles de chef d’État et de gouvernement. Entre janvier 2023 et février 2024, Assoumani a assuré la présidence rotative de l’Union africaine (UA), une première pour un petit pays insulaire.
Une tentative d'effraction peut laisser les propriétaires vulnérables et anxieux. Savoir comment réagir immédiatement après un tel événement est crucial pour sécuriser votre espace et aider à l'enquête.