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18 septembre 2024 12 h 47 min

Trafic de stupéfiants : le Pacifique en péril

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Pour comprendre l’étendue de la situation, il suffit de regarder une carte. À l’est se trouvent les cartels de la région centrale et du Sud de l’Amérique tandis qu’au nord-ouest opèrent les triades chinoises et les syndicats du crime de l’Asie du Sud-Est. Les groupes du crime organisé australiens se trouvent au sud-ouest. En plein milieu de ces réseaux criminels se trouve le Pacifique, fameux pour ses îles paradisiaques aux eaux bleu-azur. Cependant, ce dernier attire aussi un nombre croissant de trafficants de drogues, qui le voit comme un lieu de transit idéal, si bien qu’il est maintenant surnommé « la voie express de la drogue ». Une augmentation alarmante et sans précédent de la consommation de drogues dans les états insulaires de cette région inquiète particulièrement les dirigeants.

Les Fidji, les Tonga, la Papouasie-Nouvelle-Guinée, et les îles Marshall sont profondément affectées. « Toutes les drogues confisquées sont stockées dans un endroit sécurisé sous la surveillance de la police, en attendant qu’une décision judiciaire soit rendue pour les détruire, » a expliqué le commissaire adjoint de la police des Fidji, Mesake Waqa, mercredi 11 septembre, au sujet d’une saisie record faite en janvier par ses équipes. Des métamphétamines, pesant à 4.8 tonnes et estimées à plus de un milliard d’euros sur le marché, avaient été découvertes dans deux résidences privées de la ville côtière de Nadi, à proximité de l’aéroport international, le principal point d’accès pour près d’un million de touristes chaque année.

D’après les autorités, cette marchandise était principalement destinée pour les marchés internationaux. Un responsable de la sécurité australienne souligne que la quantité passant par ces pays est ce qui est surprenant. L’Australie et la Nouvelle-Zélande sont les principales cibles de ces réseaux en raison de la rentabilité de ces marchés. En effet, le prix des drogues y est beaucoup plus élevé qu’ailleurs.

En Australie, un des plus grands consommateurs de cocaïne et de crystal meth au niveau mondial, la consommation et le commerce de drogues pourraient représenter jusqu’à 6,9 milliards d’euros par an. De plus, en traversant la mer de Tasman, la quantité pourrait atteindre jusqu’à 1,1 milliard d’euros. Les narcotrafiquants empruntent aussi « l’autoroute du Pacifique » pour déplacer des cargaisons entre les Amériques et l’Asie, ainsi que des produits chimiques de l’Asie vers les Amériques.

En route, ils recrutent des résidents locaux. Certains sont déjà des criminels endurcis, comme ceux expulsés de Canberra, de Wellington et de Washington pour des crimes commis sur leur sol. D’autres cherchent surtout des moyens de subsistance dans ces archipels, qui ont du mal à se remettre de la crise sanitaire liée au Covid-19 et doivent faire face à des catastrophes naturelles de plus en plus fréquentes en raison du changement climatique.

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