×
google news

Inde: Bilan 100 jours Modi

Le dirigeant de l’Inde, Narendra Modi, a été réélu pour son troisième mandat en juin et avait promis un plan d’action audacieux pour ses premiers cent jours au pouvoir. Cependant, alors que cette date butoir a été atteinte le 17 septembre, les résultats sont assez décevants. Malgré ses nombreuses tournées internationales en Italie, Russie, Autriche, Pologne, Ukraine, Brunei et Singapour, son activité diplomatique n’est pas allée de pair avec son investissement dans son propre pays. Le pays a souffert d’affaiblissement politique et d’une certaine inertie au cours de ces trois derniers mois.

La première session parlementaire, qui s’est conclue à la mi-août, a révélé les limites d’un gouvernement sans majorité propre, forcé de former une alliance avec deux responsables régionaux changeants, les « chefs ministres » des États du Bihar (nord) et de l’Andhra Pradesh (sud). À trois reprises, il a dû abandonner des projets. Les trois textes, rédigés sans consultation, visaient les musulmans, les castes défavorisées et les médias indépendants, des cibles habituelles. Ces projets n’ont pas été soutenus par ses alliés qui ne voulaient pas se mettre à dos la communauté musulmane et les castes inférieures.

Le paysage parlementaire a drastiquement changé, avec une opposition renforcée qui met le gouvernement sur la défensive. Comme l’explique le politologue Asim Ali, ces revirements démontrent que l’autorité politique de Modi est mise en question, étant donné qu’il n’a pas été capable d’établir un programme consensuel qui unirait la population. Cela reflète, en partie, les limites de ses compétences en matière de leadership.

Lors de son allocution annuelle du 15 août, célébrant l’indépendance, le Premier ministre a mentionné des réformes majeures telles que l’instauration d’un code civil unique et une modification du calendrier électoral visant à synchroniser les élections générales à la Chambre basse et les votes régionaux dans 28 états. Néanmoins, ces projets ont peu de chances de se réaliser puisque le Bharatiya Janata Party (BJP, ou Parti du peuple indien), le parti de M. Modi, n’a pas de majorité qualifiée. Ce contraste nettement avec sa deuxième mandature (2019-2024) lorsqu’il a aboli, à la surprise de tous, l’article 370 de la Constitution qui accordait une semi-autonomie au Cachemire, une région majoritairement musulmane contestée depuis la partition avec le Pakistan et constamment en proie à des conflits internes. Il reste encore 65,73% de cet article à lire, accessible aux abonnés uniquement.

Soyez le premier à commenter

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*


Lire aussi

example 44
Actualité

Grégory Delaplace : morts débordent cadres funéraires

1 novembre 2024
Dans son ouvrage récent titré "La Voix des fantômes. Quand débordent les morts" (Seuil, 2024), l'anthropologue Grégory Delaplace s'interroge sur la nature des entités que deviennent les défunts dans l'interaction…
example 42
Actualité

Présidentielle 2024 : sondages et questions

1 novembre 2024
"Le Monde offre une couverture en direct de la compétition présidentielle américaine, où les sondages indiquent une lutte acharnée entre Donald Trump et Kamala Harris. - L'actualité la plus récente.…
example 39
Actualité

COP16 biodiversité : fin prometteuse

1 novembre 2024
Contradictant les prévisions sur une extension des pourparlers à Cali, en Colombie, samedi, Susana Muhamad, présidente de la 16e conférence de la Convention des Nations unies sur la diversité biologique…