Les bas revenus ont souvent du mal à se nourrir sainement car la nourriture est souvent la première chose sur laquelle ils ajustent leur budget. De l’autre côté, comment les agriculteurs peuvent-ils produire de la nourriture respectueuse de l’environnement tout en générant des revenus décents ? Plusieurs associations de solidarité, de santé et de soutien aux agriculteurs cherchent à résoudre cette contradiction apparente. Le Secours Catholique, la Fédération française des diabétiques, Solidarité Paysans et le réseau Civam ont publié une large étude le 17 septembre, examinant le coût réel de l’alimentation en France. Ils ont pris en compte toutes les dépenses publiques effectuées pour soutenir le modèle agroalimentaire et pour rectifier ou compenser certains de ses effets.
Selon Marie Drique, qui a coordonné cette étude pour le Secours catholique, chaque association comprend bien les défis auxquels sont confrontés les groupes qu’elle soutient – que ce soit l’étendue de l’insécurité alimentaire, les impacts sanitaires de l’alimentation ou les défis financiers auxquels les agriculteurs sont confrontés. Elle souligne qu’ils ne seront pas capables de résoudre ces divers problèmes par eux-mêmes.
En France, au moins deux millions de personnes dépendent de l’aide alimentaire et 18% des agriculteurs vivent sous le seuil de pauvreté. Les associations ont donc cherché à trouver des solutions possibles en se concentrant sur la question du coût. Drique ajoute qu’ils veulent montrer que les problèmes contre lesquels ils luttent ne sont pas en opposition.
Dans le cadre de cette recherche, l’étude a reposé sur des recherches menées par le Basic, un bureau d’étude axé sur les défis environnementaux, et par l’Institute for Climate Economics (I4CE), avec le soutien d’un conseil scientifique garantissant la rigueur de la procédure. La question des « coûts cachés » suscite une littérature scientifique croissante. En novembre 2023, l’Agence de l’ONU pour l’agriculture et l’alimentation a évalué ces coûts à 10 % du PIB mondial. La plupart de ces estimations se basent sur des évaluations théoriques, exprimant par exemple l’impact du diabète ou de la pollution sur la perte de productivité.
La méthodologie choisie par le Secours catholique et ses partenaire diffère : les associations et les chercheurs ont choisi une approche financière, basée sur les dépenses publiques réelles. « Nous ne nous concentrons pas sur l’évaluation des coûts théoriques, mais sur les dépenses réelles de l’Etat », souligne Charlie Brocard, chercheur à l’Institut du développement durable et des relations internationales, membre du conseil scientifique. « C’est encore plus pertinent de comprendre ce qui est réellement dépensé ; cela donne un sentiment de réalité. » Il a également été décidé de ne pas évaluer ce qui, par nature, ne peut être remplacé par une valeur monétaire, comme la perte définitive d’une espèce animale.
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