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17 septembre 2024 5 h 47 min

USA: commission reconnaît décès avortement

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D’après un reportage de ProPublica daté du lundi 16 septembre, une femme a perdu la vie dans un hôpital américain en août 2022 suite à un délai de prise en charge médicale engendré par une législation rigide concernant l’avortement en Géorgie.
Récemment, une loi avait été instaurée, criminalisant un procédé connu sous le nom de dilatation et curetage (D & C) – une opération ayant pour but de vider l’utérus – sauf dans quelques cas exceptionnels très spécifiques. Les professionnels de santé avaient exprimé leur inquiétude, estimant que les termes flous définissant ces exceptions rendaient leur application problématique.
Amber Thurman, âgée de 28 ans, avait été hospitalisée près d’Atlanta après avoir présenté de graves complications suite à l’utilisation d’une pilule abortive pour stopper sa grossesse. Cette aide-soignante, déjà mère d’un petit garçon de 6 ans, avait d’abord pris rendez-vous dans un centre médical de la Caroline du Nord, à quatre heures de trajet de son domicile, pour un avortement, due à l’interdiction d’avorter après six semaines de grossesse en vigueur en Géorgie. En arrivant sur les lieux, l’établissement, dépassé par le nombre de demandes d’avortement de femmes provenant d’autres Etats, lui offre une alternative : la pilule abortive (mifépristone et misoprostol).

Rentrant en Géorgie, elle a commencé à saigner plus abondamment que d’habitude et a été emmenée à l’hôpital. Les médecins ont découvert qu’elle n’avait pas évacué tous les tissus fœtaux et ont diagnostiqué un cas grave de septicémie. Cependant, dû à l’ambiguïté législative concernant les interventions, l’hôpital a mis dix-sept heures à effectuer une opération de dilatation et de curetage, malgré la rapide détérioration de sa santé. Amber Thurman a succombé pendant la chirurgie.

D’après une commission officielle de Géorgie, Amber Thurman aurait pu survivre grâce à une intervention médicale plus immédiate. D’après ProPublica, se basant sur des documents confidentiels, il s’agit du premier décès attribué à une avortement évitable aux États-Unis.

La Cour suprême américaine, largement réformée par Donald Trump, a rendu le pouvoir aux États de légiférer sur l’avortement en 2022, ce qui est devenu un sujet central de l’élection présidentielle de novembre. Les exceptions à l’interdiction de l’avortement en cas de danger pour la vie de la mère ont été largement critiquées comme inefficaces par la communauté médicale.

Des défenseurs des droits des femmes américaines ont exprimé leur colère suite à la publication de l’article sur l’histoire d’Amber Thurman. « Ces lois dévastatrices ont empêché Amber de recevoir les soins urgents dont elle avait besoin », a déclaré Mini Timmaraju, de l’organisation Reproductive Freedom for All. « Amber Thurman aurait dû survivre », a ajouté Nancy Northup, du Center for Reproductive Rights.

« L’écrivaine féministe Jessica Valenti a exprimé sur la plateforme X que la femme a trépassé dans un hôpital, accompagnée par l’équipe médicale qui aurait eu les moyens de lui prolonger l’existence. Selon elle, sa mort est la conséquence directe des restrictions sur l’avortement. »