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17 septembre 2024 8 h 44 min

Keir Starmer: solutions extrême droite italienne

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L’harmonie entre le Britannique Rishi Sunak, un défenseur conservateur de la déportation des demandeurs d’asile vers le Rwanda et la cheffe du parti d’extrême droite italien, Fratelli d’Italia, Giorgia Meloni, était palpable. Malgré son engagement envers le « changement » pour la Grande-Bretagne, le travailliste Keir Starmer, tout comme son prédécesseur, a clairement exprimé son amitié pour sa consoeur italienne lors de son premier voyage officiel à Rome le lundi 16 septembre.

Profitant du soleil éclatant et de la magnifique Villa Doria Pamphilj en arrière-plan, Keir Starmer a exprimé son enthousiasme d’être présent et a salué les « performance impressionnantes » de l’Italie en matière de contrôle des flux migratoires et de combat contre les réseaux de passeurs.

Son voyage survient après un autre tragique incident en Manche, où huit personnes ont péri lors du naufrage de leur embarcation fragile dans la nuit du 14 au 15 septembre, près de Pas-de-Calais. Sous la pression de fournir des réponses à l’arrivée incessante de demandeurs d’asile en Grande-Bretagne (801 personnes ont réussi à traverser la Manche le 14 septembre, selon le Home office), Starmer se montre impatient.

Au total, depuis le 1er janvier 2024, près de 22 000 réussites de traversées ont été enregistrées, faisant de l’immigration un sujet majeur d’inquiétude pour les Britanniques. Les récents troubles raciaux du mois d’août ont révélé la capacité des militants d’extrême droite à utiliser les peurs et les stéréotypes liés aux migrants pour créer des tensions et des violences. Downing Street est également préoccupé par la montée du parti anti-immigration, Reform UK, qui a réussi à faire élire cinq membres au Parlement lors des élections générales de juillet.

M. Starmer a récemment adopté un ton de discours plus sévère similaire à celui des conservateurs. Contrairement à Rishi Sunak, il ne souhaite plus « arrêter » les bateaux traversant la Manche. Dès son arrivée à Downing Street, il a mis un terme à l' »accord Rwanda », une décision qui envisageait l’envoi de demandeurs d’asile à Kigali. Il a qualifié cet accord, qui était une proposition initiale de Boris Johnson, de « gadget » depuis Rome, affirmant qu’il a coûté des centaines de millions de livres sterling sans aboutir à l’expulsion d’aucun demandeur d’asile en raison des contestations judiciaires.

Néanmoins, la stratégie du parti travailliste se réduit pour le moment à une lutte intensifiée contre les passeurs, et a vu la nomination de Martin Hewitt, un ancien chef de police, en tant que « commandant à la sécurité des frontières » ce lundi. Depuis le Brexit, le Royaume-Uni ne peut plus appliquer le règlement de Dublin pour renvoyer les demandeurs d’asile ailleurs en Europe, et il ne dispose pas non plus de mécanismes pour dissuader les traversées (qui était l’objectif de l' »accord Rwanda »).

C’est pourquoi Londres s’intéresse aux solutions migratoires italiennes, alors que les autorités italiennes se réjouissent des derniers chiffres du ministère de l’intérieur indiquant une baisse de 62% du nombre d’arrivées sur les côtes italiennes (33 480 personnes) au cours des six premiers mois de 2024 par rapport à la même période de l’année précédente.