Le lundi 16 septembre, un Hongkongais de 27 ans est devenu la première personne à être condamnée en vertu de la nouvelle loi sur la sécurité mise en place dès le début de l’année, qui a encore davantage limité les libertés dans la région. Cette loi est communément appelée « article 23 ». Chu Kai-pong a été arrêté le 12 juin, jour de l’anniversaire de l’affrontement entre la police et les manifestants pro-démocratiques qui a eu lieu cinq ans plus tôt. Il portait un t-shirt « Libérez Hongkong, révolution de notre époque » et un masque jaune portant l’acronyme anglais « FDNOL » qui signifie « cinq demandes, pas une de moins », deux slogans du mouvement qui avait ébranlé la ville en 2019, avant son contrôle sévère par les autorités chinoises.
En plaidant coupable à des « actes intentionnellement séditieux », Chu fait face à une peine pouvant aller jusqu’à sept ans de prison. Son verdict sera annoncé jeudi. En janvier, Chu avait déjà été condamné à trois mois de prison en vertu d’une loi plus ancienne pour avoir porté le même t-shirt à l’aéroport.
En mars, poussé par Pékin, le gouvernement local a instauré cette nouvelle loi, appelée « ordonnance de protection de la sécurité nationale », adoptée rapidement par le Conseil législatif, un parlement qui, ces dernières années, a été réformé pour n’inclure que des députés « patriotes » favorables au pouvoir chinois. De nombreux anciens candidats démocrates ont été arrêtés. Les autorités ont justifié l’adoption de cette loi au printemps en faisant référence à l’article 23 de la mini-constitution de 1997, qui prévoit la mise en place de textes punissant les actes séditieux.
L’ajout de cette nouvelle législation à la loi de sécurité nationale, mise en place durant l’été 2020, ne fait que renforcer le régime de répression. Cette loi, qui punit les actions de séparatisme et de subversion jusqu’à la réclusion à vie, a été fréquemment utilisée contre les détracteurs, y compris contre Jimmy Lai, un important éditeur de presse. Tang Ping-keung, le secrétaire à la sécurité, avait revendiqué au printemps dernier que l’objectif était de colmater les « lacunes » de la loi.
Model répressif
Au cours des quatre dernières années, la ville a largement érodé ses libertés. Les jeunes qui ont bravé l’interdiction de manifester en 2019 pour rejeter un projet de loi d’extradition vers la Chine continentale, et qui revendiquaient également la défense de leurs droits fondamentaux et le vote universel contre Pékin, ont subi de nombreuses arrestations. Ils ont par la suite été jugés par lots ou, s’ils en avaient la possibilité, ont décidé de fuir, se dirigeant principalement vers Taïwan ou Londres. Un procès notable en 2023 a réuni 47 accusés, jugés pour l’organisation préliminaire dans le champ démocratique en juillet 2020 avant les élections législatives.
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