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17 septembre 2024 17 h 50 min

Géorgie : Loi anti-LGBT adoptée

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Mardi 17 septembre, l’Assemblée législative géorgienne a ratifié une loi concernant les « valeurs familiales ». Ce geste a été critiqué par l’Union européenne (UE) et les groupes de défense des droits de l’homme, affirmant qu’elle limite les droits des individus LGBT+. La loi interdit « la propagande des relations homosexuelles et de l’inceste » à l’école et à la télévision. Aussi, il est interdit d’organiser des « rassemblements et manifestations » en faveur de l’homosexualité.

En septembre, l’UE a déclaré que la loi « portait atteinte aux droits fondamentaux des Géorgiens et risquait d’accroître la stigmatisation et la discrimination d’une portion de la population ». La réglementation a été soutenue par les représentants en place du parti Rêve géorgien, lors d’un vote qui a été boycotté par l’opposition pendant que le gouvernement vire vers le conservatisme et l’anti-occidentalisme.

Le passage de cette loi par l’Assemblée risque d’exacerber les tensions dans le pays à la veille des élections législatives importantes du 26 octobre. Sur les 84 représentants qui ont participé au vote, aucun n’a voté contre, comme le révèle le décompte officiel. Le projet de loi avait été voté à la fin de juin en première lecture et a fini d’être validé près de trois mois plus tard.

En Russie, une loi comparable qui punit la « propagande LGBT » a été adoptée il y a une décennie et a été largement étendue depuis. Moscou a même ajouté le « mouvement international LGBT » à sa liste d’entités déclarées « terroristes et extrémistes ».

Le parti Rêve géorgien est souvent critiqué par ses opposants pour son orientation pro-russe, malgré la guerre menée par la Russie en 2008, et son inspiration de lois russes répressives.

Ces derniers temps, la Géorgie a connu des protestations massives contre une loi concernant « l’influence étrangère », qui a été sévèrement critiquée par l’Occident et qui est similaire à la loi russe sur les « agents de l’étranger », qui a servi à réprimer toute opposition dans ce pays.

L’appartenance à l’Union européenne (UE) est mise en danger
Les contestataires à Tbilissi reprochent au parti du Rêve géorgien de menacer l’appartenance tant souhaitée de leur pays à l’UE.

La Géorgie, un pays majoritairement de confession chrétienne orthodoxe, a reçu le statut de candidat à l’UE en décembre 2023, mais les discussions sur l’adhésion n’ont pas encore commencé. Le pays cherche également à intégrer l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN).

Cependant, les leaders de l’UE ont décidé « d’arrêter » « de fait » le processus d’adhésion avant l’été, dans l’attente d’une modification de la politique à Tbilissi.

De son côté, le parti du Rêve géorgien accuse l’Occident de miner les « valeurs traditionnelles », un terme fréquemment utilisé par le président russe, Vladimir Poutine.