Stéphane Séjourné, l’ancien ministre des affaires étrangères du gouvernement français démissionnaire, était en route vers Athènes le lundi 16 septembre au matin lorsque l’Elysée a annoncé sa prochaine nomination comme commissaire français entourant Ursula von der Leyen pour son deuxième mandat, qui débutera au plus tard le 1er décembre.
Plus tôt le même jour, il se trouvait à Erevan, en Arménie, au moment où Thierry Breton a publié sur X sa démission. Avant cela, le commissaire européen au marché intérieur avait veillé à envoyer sa démission à Ursula von der Leyen, la présidente de l’exécutif communautaire, ainsi qu’à Emmanuel Macron, le président français, et à son secrétaire général, Alexis Kohler.
La veille, le dimanche 15 septembre, Emmanuel Macron avait décidé de renoncer à son projet de nommer à nouveau Thierry Breton pour un mandat de cinq ans supplémentaire. Bien que tous les acteurs de cette affaire aient été informés de cette décision, le commissaire actuel n’a pas attendu pour publier sa lettre de démission, prenant de court la stratégie de communication de Macron.
Tôt le lundi matin, il publiait sur X un premier message, accompagné d’une photo d’un tableau blanc – « Mon portrait officiel pour le prochain mandat de la Commission », avant d’envoyer sa lettre de démission à Ursula von der Leyen. Dans sa lettre, il explique sa décision d’une démission « effective immédiatement » car on lui avait demandé de retirer son nom pour des raisons personnelles non discutées avec lui durant les dernières phases de négociation pour la composition du collège.
Un élément clé de l’influence française.
Jusqu’à une date très récente, tout semblait être réglé. Le 27 juin, lors du conseil européen, les vingt-sept pays membres avaient proposé de renouveler le mandat de Ursula von der Leyen, et Emmanuel Macron avait exprimé son souhait de maintenir Thierry Breton à son poste à Bruxelles. « C’est mon désir, je suis convaincu qu’il a l’expérience et les compétences nécessaires », déclarait-il.
Suite aux élections européennes du 9 juin, qui ont marqué une diminution de 40% des macronistes au Parlement européen et une probable dissolution de l’Assemblée nationale présentée comme hautement risquée pour la majorité, cette nomination représentait un élément crucial pour l’influence de la France à Bruxelles, pour l’Elysée. C’était d’ailleurs l’un des termes de l’accord de la France pour reconduire Ursula von der Leyen, comme Emmanuel Macron l’avait signalé à l’ex-ministre d’Angela Merkel lors de sa visite à Paris, le 12 juin.
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