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Trois actrices iraniennes exilées

Avant d’apparaitre ensemble dans le dernier film du célèbre réalisateur iranien Mohammad Rasoulof, « Les Graines du figuier sauvage », dont la sortie est prévue le 18 septembre et qui a été filmé en secret en Iran, Mahsa Rostami, Niousha Akhshi et Setareh Maleki ne s’étaient pas encore croisées. Ces femmes, toutes âgées d’une trentaine d’années et résidant actuellement à Berlin, avaient une chose en commun : suite à l’été tragique de 2022 durant lequel l’actrice Mahsa (Jina) Amini a perdu la vie en détention, elles ont individuellement décidé de prendre position contre le régime en place, refusant tout compromis. Suite à ce drame, de violentes manifestations ont éclaté, causant la mort de plus de 500 personnes. Pour ces actrices, il n’était plus envisageable de faire semblant de tout va bien et elles ont choisi l’exil.

Setareh Maleki, depuis son refuge à Berlin, explique, « Après les émeutes, j’ai rejeté toute offre professionnelle ‘officielle’, entendu celles exigeant de porter le hijab. Si j’avais accepté de me voiler, que ce soit sur scène ou devant une caméra, j’aurais contribué à légitimer la persécution des femmes qui persiste depuis des années. » Avant leur départ de l’Iran, ces femmes artistes se produisaient librement, sans voile, dans des pièces de théâtre et des courts métrages d’art alternatif. Mahsa Rostami évoque de façon émouvante la première fois où elle a ressenti le vent dans ses cheveux alors qu’elle s’exprimait artistiquement en plein air, « C’était comme une réconciliation avec mon corps », se souvient-elle.

En automne 2023, trois femmes iraniennes sont étonnées lorsqu’elles reçoivent des appels téléphoniques offrant un rôle dans un film, sans obligation de porter un foulard. L’identité du réalisateur reste inconnue. Elles sont attirées par le scénario qui parle de manifestations qui ont eu lieu à la fin de 2022, et acceptent l’offre. « J’ai pleuré en lisant le scénario devant l’équipe. C’était mon moyen d’exprimer ma colère, » rappelle Mahsa Rostami. « Quand Mohammad Rasoulof est entré dans la pièce où j’étais la veille du tournage, j’ai su que j’avais pris la bonne décision, » se remémore Niousha Akhshi.

Réalisateur de renom pour son opposition au régime des mollahs, il est bien connu dans l’industrie cinématographique pour des films engagés tels que ‘Un homme intègre’ qui a reçu le prix ‘Un certain regard’ à Cannes en 2017, et ‘Le diable n’existe pas’, Ours d’or à Berlin en 2021.

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