Un tribunal militaire de Kinshasa a condamné trente-sept personnes, dont trois Américains, a la peine de mort pour leur implication présumée dans une tentative de coup d’État en République démocratique du Congo (RDC) en mai. Le verdict a été prononcé par le président du tribunal, Major Freddy Ehume, le vendredi 13 septembre. Ces individus ont été accusés et jugés coupables d’association de malfaiteurs, d’attentat et de terrorisme. Parmi les, six étaient de nationalité étrangère, deux possédant également la nationalité congolaise grâce à la naturalisation. Les avocats de la défense ont indiqué qu’ils allaient faire appel dans le délai de cinq jours. Quatorze des cinquante-et-un accusés ont été totalement acquittés, n’ayant apporté aucun rapport avec l’affaire. Le procès n’a pas donné beaucoup d’informations sur pourquoi ces individus ont commis ce crime mal planifié ou qui pourrait être derrière cette tentative de coup d’État. En outre, le ministère public avait requis la peine de mort pour cinquante prévenus, mais un a été déclaré atteint de troubles psychologiques après une évaluation médicale.
Le domicile de Vital Kamerhe, un ministre devenu par la suite président de l’Assemblée nationale, avait été assiégé par un groupe d’hommes vêtus d’uniformes militaires dans la zone de la Gombe à Kinshasa, la nuit du 19 mai. Pendant l’attaque, deux de ses gardes de sécurité avaient été tués. Par la suite, ces hommes armés ont fait irruption dans le Palais de la nation, un lieu significatif hébergeant les bureaux du président Félix Tshisekedi. Situé à proximité du fleuve Congo, ce lieu est habituellement désert à cet instant.
Ces hommes avaient filmé un segment où ils brandissaient le drapeau du Zaire, l’ancien nom de la RDC durant le régime du dictateur renversé en 1997, Mobutu, et proclamaient la fin du règne de l’actuel dirigeant, au pouvoir depuis 2019 et réélu en décembre 2023. Pendant le procès, le drapeau et de nombreux fusils automatiques étaient présentés comme preuves.
L’incident avait été conclu par une intervention des forces de sécurité qui, d’après l’armée, avaient appréhendé environ quarante assaillants et avaient tué quatre autres, y compris le leader du groupe, Christian Malanga, un ressortissant congolais de 41 ans basé aux États-Unis. Le représentant de l’armée avait rapidement évoqué une « tentative de coup d’État avortée ». Par contre, le gouvernement de la RDC a parlé ultérieurement d’une « tentative de déstabilisation des institutions » de l’État. Les supporters de Vital Kamerhe ont déclaré qu’il s’agissait d’une tentative d’assassinat.
Les défenseurs des droits de l’homme ont critiqué le manque de transparence de l’interrogatoire des présumés auteurs du coup d’État. Durant le procès, les inculpés se sont contentés de faire porter la culpabilité des actions sur le chef présumé du groupe armé. Tous avaient proclamé leur innocence et leurs représentants légaux avaient demandé leur acquittement.
En mars, le gouvernement de la RDC a mis fin à un moratoire sur la peine de mort qui était en application depuis 2003, dans un environnement marqué par une rébellion armée, soutenue par le Rwanda à l’Est du pays.
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