Confronté à la destruction causée par le typhon Yagi, le gouvernement militaire birman se voit forcé de solliciter une assistance internationale. Le chef du régime militaire, Min Aung Hlaing, a annoncé le vendredi 13 septembre, d’après le quotidien Global New Light of Myanmar, que des représentants officiels sont chargés de prendre contact avec d’autres pays afin de procurer des secours pour les victimes de ce désastre.
Zaw Min Tun, le porte-parole du régime, a révélé le même jour que les inondations générées par le typhon ont causé la mort d’au moins 33 personnes, et ont déplacé « 236 649 personnes », ajoutant que les communications étaient interrompues dans certaines régions.
Ce désastre vient aggraver une situation déjà précaire dans ce pays qui fait face à des crises humanitaires, de sécurité et politiques suite au coup d’État de février 2021 contre le gouvernement élu d’Aung San Suu Kyi. A cause de la guerre civile en cours, plus de 2,7 millions de résidents ont été forcés de quitter leur domicile en Birmanie.
De plus, des rapports non vérifiés indiquent que plusieurs dizaines de travailleurs migrants ont disparu suite à des glissements de terrain dans une zone minière d’or à Mandalay (centre), selon le porte-parole du régime militaire.
Des médias gouvernementaux ont rapporté que les inondations à proximité de la capitale Naypyidaw et dans la région ont provoqué des glissements de terrain et dévasté des infrastructures électriques, des bâtiments, des routes, des ponts et des habitations.
Un résident de Sin Thay, proche de Naypyidaw, a confié à l’Agence France-Presse vendredi qu’il avait été contraint de passer la nuit dans un arbre en compagnie de ses deux enfants pour échapper à l’inondation croissante. Près de Mandalay, certains villageois ont fait appel à un éléphant pour atteindre des zones épargnées par l’inondation.
Des tentatives d’aides ont été bloquées auparavant. Non seulement le nord du Vietnam, mais aussi le Laos et la Thaïlande ont subi de graves dommages à la suite des inondations et des glissements de terrain causés par Yagi, qui a apporté des précipitations massives lors de son passage le week-end dernier. Près de 300 décès ont été enregistrés, dont 233 au Vietnam, un chiffre qui pourrait augmenter en raison du nombre de personnes encore portées disparues.
En Birmanie, on note que le gouvernement militaire a précédemment entravé l’assistance internationale ou déjoué des programmes d’aide étrangers. En juin 2023, elle a interrompu les autorisations de déplacement de groupes humanitaires tentant de porter secours à près d’un million de victimes du cyclone Mocha dans l’ouest de la Birmanie, une décision que les Nations Unies ont qualifiée d' »incompréhensible ».
Remontant à 2008, la junte militaire avait été mise en cause pour avoir empêché l’acheminement de l’aide d’urgence et refusé initialement d’accorder l’accès à des travailleurs humanitaires et à des denrées alimentaires quand le cyclone Nargis avait fait au moins 138 000 victimes dans le pays.
Laisser un commentaire