La promesse du président Joe Biden de taxer à 100% les voitures électriques chinoises sera mise en œuvre le 27 septembre aux États-Unis, selon un document officiel publié le vendredi 13 septembre. Les batteries pour véhicules électriques et les cellules des panneaux solaires ne seront pas exemptes, avec des taux d’imposition respectifs de 25% et 50%. Pour les semi-conducteurs, la taxe sera de 50%, applicable à partir du 1er janvier 2025.
Ces augmentations de droits de douane sur des produits chinois « stratégiques » avaient été prévues par Biden le 14 mai. L’Office de la représentante du commerce (USTR) a précisé vendredi dans un document d’une centaine de pages, la liste des produits sujets à ces taxes, les taux d’imposition et les dates d’entrée en vigueur.
Selon Katherine Tai, la représentante du commerce, ces mesures « répondront aux politiques et pratiques nuisibles de la Chine qui continuent de nuire aux travailleurs et entreprises américains ». Elle a ajouté dans un communiqué que « ces actions réaffirment l’engagement de l’administration Biden-Harris à protéger les travailleurs et les entreprises américains face aux pratiques commerciales injustes ».
À seulement deux mois d’une élection présidentielle très disputée, la question est hautement politique. D’autant plus que cette récente série d’augmentations de droits de douane s’inscrit dans la ligne de celles mises en place par Donald Trump pendant son mandat.
Durant le débat télévisé mardi dernier, un échange animé a eu lieu entre Kamala Harris, la vice-présidente actuelle et candidate à la présidence, et l’ancien président républicain, Donald Trump. Harris a critiqué les « guerres économiques » menées par Trump lors de son mandat contre la Chine et l’Union européenne. En retour, Trump a attaqué la politique commerciale de l’administration démocrate de Biden-Harris, leur reprochant de ne pas avoir supprimé les droits de douane pour la simple raison qu’ils représentaient une source de revenus trop importante à leurs yeux.
Trump prévoit, s’il est réélu, d’augmenter de nouveau les droits de douane de « plus de 10% », voire de 20% sur les importations provenant de certains pays. Kamala Harris a fait valoir que cette proposition constitue une « taxe sur la consommation » qui nuit aux consommateurs américains.
Par ailleurs, selon un communiqué de l’USTR, les modifications envisagées par Joe Biden en mai 2024 ont été largement intégrées dans la version finale. Ce document mentionne également « plusieurs ajustements visant à renforcer les mesures de protection des entreprises et des travailleurs américains contre les pratiques déloyales de la Chine », suite à l’examen de plus de 1100 commentaires du public.
En mai, Joe Biden avait déclaré « Nous ne permettrons pas à la Chine de saturer notre marché », s’engageant à ne jamais laisser la Chine dominer le marché des voitures électriques et qualifiant les constructeurs automobiles américains d’incapables de concurrencer la Chine de manière équitable.
L’administration US a déclaré vendredi qu’elle s’oppose à « l’usage disproportionné et la misuse » d’un dispositif qui autorise les importations de faible valeur à pénétrer le pays sans payer de taxes douanières. Plus d’un milliard de colis sont livrés aux États-Unis chaque année, comparativement à seulement 140 millions une décennie plus tôt. D’après les autorités américaines, cette hausse est attribuée à l’expansion des détaillants chinois Shein et Temu, qui proposent des tarifs très compétitifs. Par conséquent, les autorités américaines envisagent d’interdire certains articles de bénéficier de ces dispenses fiscales, une action qui pourrait affecter la plupart des importations de vêtements et de textile en provenance de Chine.
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