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13 septembre 2024 1 h 50 min

Procès Mazan suspendu jusqu’à lundi

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Le procès pour les affaires de viol à Mazan a été temporairement arrêté en attendant le retour lundi prochain de l’accusé principal, Dominique Pelicot, a déclaré le jeudi 12 septembre Roger Arata, président de la cour criminelle du Vaucluse. Pelicot, un retraité de 71 ans, est malade depuis le début de la semaine et est exempté des audiences. Si sa condition devait s’avérer « durablement préoccupante », l’affaire serait alors « reportée », a précisé le juge, ce qui signifierait l’arrêt complet de ce procès, qui a commencé le 2 septembre et devrait s’étendre jusqu’en décembre, et son report à une date ultérieure.

« Soit Pelicot est présent [lundi], et nous poursuivons. S’il n’est pas là pour un, deux ou trois jours, nous prolongerons la suspension », a initialement affirmé M. Arata. « Cependant, s’il est durablement indisponible, c’est le report de l’affaire », a-t-il continué.

Cela a créé une certaine confusion parmi les avocats de la défense et des parties civiles. Me Antoine Camus, l’avocat de Gisèle Pelicot, la victime principale de cette affaire, et des trois enfants du couple, a déclaré : « Comprenne qui pourra ».

Si une prorogation était prononcée, « il faudrait tout reprogrammer, un calendrier, la disponibilité de la salle d’audience, du tribunal, etc. Et qu’en est-il de ceux qui sont en détention ? Car à ce stade, je suppose qu’il y aurait des demandes de libération », a confirmé Me Béatrice Zavarro, l’avocate de M. Pelicot. Cet homme est accusé d’avoir drogué sa femme avec des anxiolytiques pendant une décennie, de juillet 2011 à octobre 2020, pour ensuite la violer et la faire violer par des dizaines d’hommes recrutés sur internet.

La vérité explosive sur M. Pelicot fut révélée lorsque celui-ci fut attrapé en train de filmer sous les jupes de trois femmes dans un centre commercial à Carpentras (Vaucluse). C’est en fouillant dans son ordinateur que les enquêteurs ont révélé dix ans de viols, tous photographiés, filmés, soigneusement légendés et conservés par l’accusé.

Il n’est pourtant pas le seul à être jugé, avec lui comparaissent à Avignon 50 autres hommes, âgés de 26 à 74 ans, en majorité accusés pour viols aggravés, délit passible de 20 ans de prison. Dix-huit de ces hommes, incluant M. Pelicot, se présentent depuis la prison tandis que trente-deux comparaissent libres et un dernier, en cavale, est jugé en son absence.

Ce procès largement médiatisé, symbole de la question des viols sous soumission chimique, fait du cas de Mazan une référence pour les activistes féministes qui souhaitent réouvrir le débat sur le consentement.

La figure de Mme Pelicot est en voie de devenir un emblème de la luté contre les violences sexuelles. Son visage stylisé, accompagné du slogan « La honte change de camp », est utilisé pour convier à une manifestation vendredi à 13 heures à Avignon, « contre la culture du viol ». De nombreux autres appels à manifester ont aussi été lancés pour le samedi dans tout le pays, à l’appui de Mme Pelicot et toutes les victimes de viols.

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