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13 septembre 2024 8 h 50 min

Paris : bulles contre déchets

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Dans l’esprit de la fin de l’été, le Bassin de la Villette pourrait être comparé à un jacuzzi géant. Cela se passe à l’entrée du Pont de Crimée, situé dans le 19e arrondissement de Paris, où l’ensemble du Canal de l’Ourcq semble en ébullition. On pourrait croire qu’il s’agit d’une charmante surprise pour les nageurs qui plongeront dans le challenge Aqua de l’EDF (une distance de 5 km pour les plus aguerris) le samedi 14 septembre, organisé par les responsables des Jeux Olympiques de Paris 2024. Mais ce n’est pas le cas. Ce mystérieux « voile de bulles », introduit par la Mairie de Paris le jeudi 12 septembre, est une nouvelle méthode pour combattre les déchets abondants (incluant des détritus aquatiques, emballages, bouteilles, canettes et sacs plastiques) qui polluent la surface des canaux parisiens.
Chaque année, environ 180 mètres cubes de débris sont récupérés par les trois navires mis à disposition par la ville de Paris pour nettoyer les canaux qui bordent la capitale (environ 10 kilomètres entourant les canaux de l’Ourcq, Saint-Denis et Saint-Martin). Ceci équivaut à la capacité de 530 bacs de recyclage jaunes. C’est l’équivalent de près de deux fois la hauteur de la Tour Eiffel si on les empilait, assure Dan Lert, délégué à la Mairie de Paris en charge de la transition écologique et président de Eau de Paris, en soulignant l’ampleur de cette pollution.
Le système du voile de bulles est plutôt simple. Quatre tuyaux, placés au fond du canal, libèrent de l’air comprimé qui forme un voile de bulles poussant les déchets vers la rive et limitant leur dispersion. Ils sont ensuite collectés par un bateau nettoyeur. Ce dispositif est actif 24 heures sur 24, sept jours sur sept, et les navires de nettoyage interviennent entre cinq et six fois par semaine.
Une initiative inspirée par une expérimentation menée à Amsterdam.

L’objectif est de prévenir la dispersion des débris et de les capturer le plus tôt possible avant qu’ils ne s’enfoncent dans l’eau, détaille Léa Vasa, la conseillère en charge des canaux, qui a été conquise par une initiative similaire lancée à Amsterdam, une ville connue pour ses 75 kilomètres de canaux. Ce premier barrage de bulles a été déployé à un lieu stratégique, à proximité du marché de Joinville, où le vent a tendance à pousser des sacs en plastique et autres ordures dans le canal. « Tous les déchets que nous retrouvons dans l’eau viennent de la terre », insiste Léa Vasa.

Un autre problème majeur a été détecté: les pique-niques du samedi soir près du fréquenté canal Saint-Martin. « Nous cherchons à sensibiliser les gens en rendant les déchets visibles », précise François Dagnaud, maire du 19ème arrondissement, qui vise à faire de son district un « territoire sans déchets ». Près du pont de Crimée, une signalisation explique les buts du barrage de bulles, y compris celui de « combattre la présence de déchets plastiques dans les cours d’eau, et à long terme, dans les océans et les mers ». Selon le groupement d’intérêt public Seine-Aval, qui étudie l’impact écologique de l’estuaire de la Seine sur les activités humaines, entre 100 et 200 tonnes de déchets plastiques finissent chaque année dans la baie de Seine, et chaque jour, 500 kilos sont déversés dans l’océan.

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